Viande de cheval: Le gouvernement prend des mesures d'urgence
ALIMENTATION Les contrôles sur toute la filière viande-poisson vont être renforcés pour l’année 2013...
«Il y a eu un avant-lasagnes, il y aura un après-lasagnes au cheval», a annoncé Guillaume Garot, ministre délégué chargé de l’Agroalimentaire, lors de la conférence de presse qui se tenait à l’issue d’une table-ronde avec les professionnels de la viande ce lundi soir au ministère de l’Economie. Benoît Hamon, ministre délégué à la Consommation, et Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, ont présenté les mesures d’urgence prises par le gouvernement après la découverte de viande de cheval dans plusieurs produits surgelés vendus en France.
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Première mesure: éliminer tous les produits susceptibles de contenir de la viande de cheval des rayons. «Les agents de la DGCCRF font l’inventaire de la totalité des bons de livraison de l’entreprise Comigel, a déclaré Benoît Hamon. Il ne doit plus y avoir un seul produit litigieux dans les linéaires.» Dans les 24 heures, la totalité des clients de Comigel devraient être identifiés, a assuré le ministre, qualifiant l’affaire de «tromperie grave du consommateur». La DGCCRF va ensuite devoir établir s’il s’agit d’une négligence de la part des acteurs de la filière ou d’une fraude délibérée. «Dans le cas d’une négligence, il y a aura contravention, poursuit Benoît Hamon. S’il s’agit d’une fraude, le délit sera porté devant le parquet.»
Détecter les indices
Enfin, afin de prévenir d’autres affaires de la sorte, les contrôles sur toute la filière viande-poisson vont être renforcés pour toute l’année 2013. «Nous n’allons pas nous arrêter à la filière Comigel, a affirmé Benoît Hamon. La DGCCRF fera des contrôles sur des échantillons représentatifs de tous les produits pouvant contenir de la viande de cheval et intensifier les contrôles sur toute la filière viande-poisson pour 2013.» De plus, un travail sera mené avec les distributeurs et les producteurs de viande pour renforcer la traçabilité: «Sur les produits frais, nous pouvons savoir précisément de quelle bête vient le steak que nous mangeons, a rappelé Stéphane Le Foll. Il faut étendre e système aux produits transformés.» Une réunion doit se tenir au ministère de l’Agriculture dans la semaine pour travailler à cet étiquetage et une réunion au niveau européen doit avoir lieu en fin de semaine.
Interrogé sur le système de trading de la viande entre plusieurs pays, Benoît Hamon a déclaré qu’il était possible que «nous soyons face à des pratiques de type mafieuses», mais a exclu toute crise sanitaire. Pour éviter de laisser le champ libre aux fraudeurs, les ministres ont insisté sur les indices qui auraient dû alerter les différents intermédiaires: faiblesse du prix de la viande, mauvais étiquetage voire absence d’étiquetage… «Nous devons sécuriser la filière», a conclu Benoît Hamon, taclant au passage les «libéraux qui n’aiment que l’absence de réglementation».