Le prince William semble prendre position face aux décisions du gouvernement britannique

MONARCHIE L’héritier direct au trône ne compte visiblement pas faire de la figuration

Caroline Madjar (Cover Media)
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Le prince William lors de son discours à l'United for Wildlife (UfW) Global Summit le 4 octobre
Le prince William lors de son discours à l'United for Wildlife (UfW) Global Summit le 4 octobre — Avalon / Starface

Après le décès de la reine Elizabeth II, c’est bien une nouvelle ère qui s’ouvre à Buckingham Palace, où l’engagement politique a, a priori, toute sa place. Si le roi Charles III s’est vu interdire sa venue au sommet de la COP27 par la Première ministre Liz Truss pour parler sauvegarde de l’environnement, son fils a repris le flambeau. William a choisi la défense de la vie sauvage pour son premier discours en tant que prince de Galles et héritier direct au trône.



Avec une image très positive auprès des Britanniques, toute tranche d’âge confondue, le prince William a un discours qui pèse dans la balance. Et lorsqu’il entame son discours, lors de ce meeting du 4 octobre, en rappelant l’engagement familial pour l’environnement qu’il compte perpétuer, également en mémoire de sa « grand-mère » qui lui « manque tant », la presse britannique le voit comme un signal lancé au nouveau gouvernement conservateur.

En effet, alors que sous Boris Johnson les entreprises ont été autorisées à déverser encore plus leurs eaux usées non traitées dans les mers et les rivières, Liz Truss a visiblement en ligne de mire les panneaux solaires, dont elle ne veut plus dans les champs britanniques. A cela s’ajoute le souhait de son secrétaire d’Etat, Jacob Rees-Mogg, de développer la fracturation hydraulique comme solution à la crise énergétique. On comprend bien qu’ils ne sont pas vraiment sur la même longueur d’onde.

Engagement total

D’autre part, alors que le gouvernement de Liz Truss refuse d’augmenter les salaires des personnels des services de santé, contrairement aux promesses de son prédécesseur, pour réussir à payer ses cadeaux fiscaux aux plus riches, le prince William et son épouse, Catherine, ont profité de la Semaine de la santé mentale pour mettre en lumière les besoins du personnel de santé en se rendant notamment dans une maternité et un centre de prévention du suicide. Le prince et la princesse de Galles ont également mené une émission spéciale sur la BBC dédiée à la santé mentale. Pendant ce temps-là, les infirmières appellent à la grève contre le gouvernement.

Enfin, chose rare pour un héritier au trône britannique, le prince William a demandé, via son compte Twitter et en son nom (identifiable car les messages personnellement écrits par le prince sont signés « W »), à renforcer la protection des mineurs et des jeunes adultes sur Internet après le suicide d’une écolière de 14 ans, harcelée en ligne. Seul le gouvernement en a le pouvoir.

Si Liz Truss peut empêcher le roi de parler, en raison des règles en rigueur, cela risque d’être un peu plus compliqué avec le prince William. Alors bien sûr, il ne faut pas s’attendre à une lutte frontale, mais, dans sa position, chaque geste compte et est décortiqué, tout comme lorsque Elizabeth II s’était habillée aux couleurs du drapeau européen quand elle a entériné le Brexit.