Opération transparence au tribunal
Audiences à rallonge, délais de traitement trop longs des dossiers, baisse des effectifs… La justice du Val-de-Marne a lancé une « opération transparence » à Créteil hier, à la veille d'une journée nationale de mobilisation de la profession qui réclame un plan d'urgence au gouvernement. Magistrats, greffiers personnels de la protection judiciaire de la jeunesse et agents des services d'insertion et de probation ont invité les élus locaux du département et la presse pour leur faire un état des lieux de la justice dans le Val-de-Marne. Une première. « On est dans un état de saturation complet », s'alarme Valérie Sagant, juge d'application des peines à Créteil. « Il faut aujourd'hui quatre mois entre la décision de justice et la pose effective d'un bracelet électronique. Pourquoi ? Parce que les personnels ne sont pas assez nombreux », estime-t-elle.
Autre point noir, la justice rendue aux mineurs. « Chaque juge suit environ 350 mineurs impliqués dans des actes de délinquance. Les affaires nouvelles au pénal ont augmenté de 60 % entre 2003 et 2010. Une partie de cette hausse provient d'un changement de politique pénale, le ministère public recherchant une réponse institutionnelle systématique pour toute infraction commise par un mineur identifié », explique Guillaume Wickham, juge des enfants à Créteil. Aujourd'hui, 250 mesures éducatives auprès de mineurs sont en attente d'exécution dans le Val-de-Marne. Les délais peuvent atteindre 9 à 12 mois.William Molinié