Ça chauffe pour les terrasses parisiennes

ENVIRONNEMENT Les chauffages de terrasses au gaz pourraient être interdits dès mars dans la capitale...

Lauren Horky
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Les  clients du Rivolux, rue de Rivoli,  bénéficient de plaids pour se réchauffer en terrasse.
Les clients du Rivolux, rue de Rivoli, bénéficient de plaids pour se réchauffer en terrasse. — A. GELEBART / 20 MINUTES

Conséquence du décret interdisant le tabac dans tous les lieux publics : en quatre ans, les demandes d'ouvertures de terrasses ont explosé à Paris. Aujourd'hui, sur les 15.000 cafés et restaurants que compte la capitale, on en recense 9.000. Un espace très prisé des fumeurs. Seulement aujourd'hui, la Mairie de Paris projette d'y interdire les chauffages au gaz, un équipement pourtant indispensable l'hiver pour conserver les clients.

«Chauffer l'extérieur, c'est absurde»

«La proposition sera faite au Conseil de Paris au mois de mars et signée dans la foulée», explique Lyne Cohen-Solal, adjointe (PS) au Maire chargée du Commerce. «Ces parasols chauffants polluent énormément et sont nocifs pour les personnes. Tout ça n'est pas très cohérent avec le plan parisien de réduction des émissions de gaz à effet de serre.» Denis Baupin, élu Vert, va encore plus loin. «Aujourd'hui, il faut faire face au dérèglement climatique et préserver des sources d'énergie en voie d'épuisement, comme le pétrole ou le gaz qui coûtent de plus en plus cher. Chauffer l'extérieur, c'est donc absurde et stupide!» 

Face à cette réforme, Didier Chenet, président du syndicat des cafetiers et restaurateurs Synhorcat, ne cache pas ses craintes. «Les terrasses sont une partie intégrante du commerce. Si on les supprime, c'est 25 à 30% du chiffre d'affaires qui s'envolent. Selon les établissements, c'est aussi un, deux voire trois emplois supprimés.» Résigné, le président de Synhorcat veut du temps. «On souhaiterait disposer de cinq ans pour se mettre en conformité, ce serait un idéal. Mais on espère obtenir au moins trois ans.»

Il reste professionnels à imaginer une nouvelle astuce. Si Lyne Cohen-Solal préconise «le chauffage solaire», au café Rivolux, Frédéric Gueze a opté pour une autre solution. Il met des couvertures à la disposition de ses clients. «Ça existe depuis longtemps en Suède ou en Norvège. Ils mettent les plaids sur les genoux ou sur les épaules pour se réchauffer», explique le patron du café.