« SOS Huissiers », halte aux nuisances de nuit
Des voisins fêtards, un restaurant ouvert jusqu'à 3 h du matin, un appartement mal insonorisé. Les problèmes de bruit, d'odeurs, ou de voisins, dans les logements parisiens peuvent rapidement tourner au cauchemar. D'autant que les policiers ne se déplacent que très rarement pour ces nuisances. Pour répondre à ce manque, les huissiers de Paris ont créé un service d'urgence de nuit (lire ci-contre). « Dans la capitale, bon nombre de règles ne sont pas respectées en ce qui concerne l'activité nocturne. Et beaucoup d'immeubles sont mal construits. Le bruit devient un problème quand les gens n'entendent que ce qui les dérange », explique Denis Calippe, le président de la chambre des huissiers de justice de Paris.
Deux demandes par nuit
Les appels passés sur un serveur vocal* sont redirigés de façon aléatoire sur le téléphone portable des huissiers volontaires mobilisés, sur les 160 qui exercent dans la capitale. « On a environ 60 demandes par mois. En gros, ça fait deux appels par nuit. Désormais, les commissariats parisiens renvoient les appels vers notre numéro. Ce qui explique l'augmentation des demandes », poursuit Denis Calippe. Les déplacements les plus fréquents concernent les gênes provoquées par l'activité nocturne : restaurateurs, livraisons, boîtes de nuit… Mais aussi des accidents imprévisibles et des urgences, comme des dégâts des eaux ou des incendies. « Nous apportons une preuve juridique incontestable auprès des tribunaux et des compagnies d'assurance », explique Jérôme Legrain, un des huissiers volontaires.
énéralement, après le passage de l'huissier, le constat est envoyé sous scellé à l'avocat du client ou aux assurances. La tarification est libre et dépend de la durée et de l'heure de l'intervention, mais aussi de la complexité des cas. Quoi qu'il en soit, le montant est fixé avant l'arrivée de l'huissier. Selon nos informations, il serait situé entre 300 et 600 €. « Nos clients sont plutôt fortunés. Ou prêts à aller jusqu'au bout pour faire cesser le trouble, quitte à avancer les frais et se les faire rembourser par la suite en demandant des intérêts », confie l'un d'entre eux. Ce service nocturne n'existe aujourd'hui qu'à Paris. Il pourrait se développer dans les départements de la petite couronne.