SéparationDes élèves occupent Sciences Po Paris et exigent la démission du directeur

Sciences Po Paris : Une centaine d’élèves occupent les locaux et demandent la démission du directeur

SéparationMathias Vicherat et sa compagne Anissa Bonnefont s’accusent réciproquement de violences conjugales
Des manifestants et manifestantes devant Sciences Po Paris.
Des manifestants et manifestantes devant Sciences Po Paris. -  Dimitar DILKOFF
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La pression s’accroît sur Mathias Vicherat. Une centaine d’étudiants de Sciences Po Paris occupent le bâtiment historique de la rue Saint-Guillaume (7e arrondissement) depuis mercredi soir, pour demander la démission du directeur, impliqué dans une affaire de violences conjugales.

« Une occupation a été votée hier à main levée lors d’une assemblée générale qui a réuni entre 250 et 300 étudiants, à l’appel des syndicats ''de gauche'' de Sciences Po, Solidaires et l’Union étudiante », a indiqué à l’AFP Inês Fontenelle, de l’Union étudiante. A 8h30, le bâtiment était toujours occupé selon elle par une centaine d’étudiants. Un rassemblement de soutien est prévu à 9 heures devant le 27 rue Saint-Guillaume, l’entrée historique.

Lettre aux étudiants et étudiantes

Mathias Vicherat et sa compagne Anissa Bonnefont qui s’accusaient réciproquement de violences conjugales, ont été placés en garde à vue dimanche soir avant d’être remis en liberté lundi. Une enquête préliminaire a été ordonnée par le parquet de Paris. Le directeur de Sciences Po Paris a écrit mardi aux étudiants, enseignants, salariés, membres des conseils de l’institution pour assurer qu’il « entend (ait) » leur « émotion » et leur promettre de les « rencontrer très prochainement ».

Une cinquantaine d’étudiants avaient déjà bloqué mardi matin l’entrée du bâtiment historique de Sciences Po Paris, à l’appel de syndicats étudiants de l’institution, pour réclamer la démission de son directeur. L’assemblée générale et l’occupation actuelle de l’établissement sont « un énième cri d’alerte traduisant l’indignation des étudiant.es face au maintien du climat d’impunité », souligne le communiqué de l’AG.

« Insulte à toutes les victimes »

« La réponse de l’administration ne peut être que la suspension des fonctions de Mathias Vicherat, ainsi que sa démission », poursuit-il. Selon les étudiants, « son maintien à la tête de notre établissement est une insulte à toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles ».

L’arrivée de Mathias Vicherat à la direction de Sciences Po est « empreinte d’un contexte marqué par le mouvement de témoignages de Sciences Porcs, les violences incestueuses d’Olivier Duhamel et la démission de Frédéric Mion », estime le communiqué. Mathias Vicherat avait succédé en novembre 2021 à la tête de Sciences Po Paris à Frédéric Mion, contraint de démissionner en février de cette année-là pour avoir dissimulé les soupçons d’inceste visant le politologue Olivier Duhamel.