Aéroport de Roissy : Recours contre le plan de réduction des nuisances sonores

TRANSPORT Le PPBE est jugé insuffisamment protecteur des populations

20 Minutes avec AFP
— 
Le plan de prévention du bruit dans l'environnement ne convainc pas les riverains de l'aéroport de Roissy. (Illustration)
Le plan de prévention du bruit dans l'environnement ne convainc pas les riverains de l'aéroport de Roissy. (Illustration) — JULIEN DE ROSA / AFP

Riveraine de Roissy-Charles-de-Gaulle, la ville de Gonesse (Val-d’Oise) a annoncé, ce lundi, le dépôt d’un recours en annulation du nouveau plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) de l’aéroport parisien, jugé insuffisamment protecteur des populations.

« L’État a approuvé un vrai-faux PPBE qui, comme le précédent, est inefficace en matière de réduction du bruit aérien et de la protection des populations riveraines, il rend même possible une augmentation du trafic de plus de 34 % », a déclaré le maire Jean-Pierre Blazy dans un communiqué.

« Rien […] pour réduire les impacts sanitaires sur la population »

Le PPBE, piloté par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), est une obligation pour les aéroports très fréquentés en vertu du droit européen. Il recense les actions engagées ou envisagées par les autorités concernant la préservation de l’environnement et la prévention du bruit lié à l’activité aéroportuaire.

Après une phase de concertation, la mouture 2022-2026 a été validée le 8 juin par un arrêté interpréfectoral des préfectures du Val-d’Oise, de la Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne, départements sur lesquels l’aéroport de Roissy s’étend.

Mais dans cette nouvelle mouture, « rien n’est proposé pour réduire les impacts sanitaires sur la population vivant autour de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle », a déploré Jean-Pierre Blazy, qui a déposé son recours au tribunal administratif de Cergy-Pontoise.

Un plafonnement à 440.000 vols annuels ?

D’après l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa), le PPBE « engage la responsabilité des différents opérateurs (Groupe ADP, compagnies aériennes, assistants d’escale et service local de la navigation aérienne) et des services de l’État » et « fera l’objet d’une évaluation annuelle ».

Les associations déplorent que leurs demandes phares, renouvelées depuis des années, n’aient pas trouvé leur place dans le PPBE.

Celles-ci souhaitent notamment le plafonnement du trafic de Roissy à 440.000 mouvements annuels comme prévu à Amsterdam-Schiphol en 2025 et l’adoption d’un couvre-feu entre 22 heures et 06 heures du matin « afin de préserver le droit au sommeil des riverains ».

Un plan qui ne réduit pas la pollution sonore

En 2022, Paris-Charles-de-Gaulle a accueilli plus de 57 millions de passagers, un niveau équivalent à 75,5 % du trafic en 2019 (avant Covid), chiffre le Groupe ADP, gestionnaire des plateformes parisiennes.

« Les associations dénoncent la grande faiblesse de ce plan qui ne réduira pas la pollution sonore, ne protégera pas la santé des riverains et ne respecte pas les textes européens et le Code de l’environnement. Ce PPBE ouvre même la porte à une forte augmentation des nuisances en mentionnant une croissance à venir du trafic », dénonçaient déjà au début de l’été plusieurs organisations de défense de l’environnement et de lutte contre les nuisances aériennes dans un communiqué commun.