Jeux paralympiques de Paris 2024 : La Cité Universelle porte de Pantin, un « lieu exclusivement réservé à tous »
INVESTISSEMENT Porté par le promoteur GA Smart Building, Ryadh Sallem, sportif de haut niveau et la municipalité de Pantin, le projet doit permettre d’accueillir personnes handicapées et valides sans distinction dans un espace multifonctions
- Un an avant les Jeux paralympiques de Paris, le promoteur GA Smart Building, Ryadh Sallem, sportif de haut niveau et la municipalité de Pantin ont présenté jeudi leur projet de Cité Universelle, qui doit sortir de terre en 2027.
- Avec le parasport comme moteur, le lieu situé porte de Pantin, sera multifonctions et doit permettre de faire une belle place à toutes les personnes porteuses d’un handicap.
- « Soigner les dents d’un enfant autiste ou suivre la grossesse d’une femme en fauteuil nécessitent une formation spéciale à tous les types de handicap », exposent en chœur Nathalie Chapuis, directrice Innovation Urbaine et Grands Projets chez GA Smart Building et Ryadh Sallem.
« Le handicap dans un pays avancé, civilisé devrait être commun. Ce n’est pas encore le cas aujourd’hui en France. » Les mots sont de Ryadh Sallem, athlète de haut niveau de parasport, notamment joueur de l’équipe de France de rugby fauteuil, et porteur du projet de la Cité Universelle à Pantin (Seine-Saint-Denis), « juste de l’autre côté du périph’ », en face de la Philharmonie. Il était au côté du promoteur GA Smart Building et des deux architectes cocréateurs de l’établissement pour présenter jeudi ce « lieu exclusivement réservé à tous », qui doit sortir de terre en 2027, trois ans après les Jeux paralympiques de l’an prochain dans la capitale.
Au cœur du projet, une salle omnisports de 1.000 places, où le parasport sera roi. Et dans le même lieu entièrement accessible et adaptable, un hôtel, des bureaux et des espaces de coworking, un restaurant d’entreprises, la préfourrière déjà existante et un centre de santé. « Soigner les dents d’un enfant autiste ou suivre la grossesse d’une femme en fauteuil nécessitent une formation spéciale à tous les types de handicap », exposent en chœur Nathalie Chapuis, directrice Innovation Urbaine et Grands Projets chez GA Smart Building et Ryadh Sallem. Car si le handicap le plus visible concerne les deux millions de personnes en fauteuil roulant (aussi appelés PMR), la France compte aujourd’hui environ 12 millions de personnes porteuses d’un handicap reconnu.
« Recoudre nos deux villes malgré le périphérique »
Sur une parcelle de « délaissé urbain » et empiétant en partie sur l’actuelle préfourrière de Pantin, le site qui a jadis accueilli deux stations essence, s’est transformé en terrain vague, juste au niveau de la porte de Pantin. « Cet édifice, à quelques centaines de mètres du centre de Pantin, sera un moyen de recoudre nos deux villes malgré le périphérique », poétise Bertrand Kern, le maire socialiste de cette ville limitrophe de Paris, qui compte 60.000 habitants, répartis de part et d’autre du canal de l’Ourcq.
Avant d’assister à une démonstration de basket fauteuil sur la place Olympe de Gouges jeudi après-midi, il a livré un peu plus d’anecdotes sur la genèse de ce projet, qui s’implantera donc sur un territoire où plusieurs grands noms ont déjà choisi de s’installer depuis vingt ans : Hermès, Chanel, BETC, BNP Paribas.
« J’avais une petite dette avec Ryadh puisque j’avais préparé avec lui le dossier de candidature pour accueillir à Pantin le village des athlètes pour Paris 2024. Comme ça ne vous a pas échappé, on est arrivés deuxième avec notre projet de village en bois, clin d’œil au premier village olympique construit avec des cabanes en bois à Paris en… 1924 ! »
Ils ont tout de même décidé de poursuivre leur collaboration pour parvenir à cette Cité Universelle, lauréate de l’appel à projets urbains innovants en 2017, « qui s’inscrit l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 », complète Ryadh Sallem. « On n’arrive pas trop tard, on s’en inspire. Et l’état d’esprit et la vision sur les handicaps déclenchés par les Paralympiques à la maison vont évoluer. Il faudra qu’on ait des infrastructures pour mettre le parasport à sa juste place ensuite. C’est la raison d’être de la Cité Universelle », conclut-il.