Punaises de lit à Paris : Le SOS de la mairie au gouvernement
Nuisibles Il faut « un plan d’action à la hauteur de ce fléau alors que la France entière s’apprête à accueillir les Jeux olympiques et paralympiques en 2024 », écrit Emmanuel Grégoire dans une lettre à la Première ministre
Elles envahissent les cinémas parisiens, et maintenant le métro. Les punaises de lit sont devenues le cauchemar de bon nombre de Parisiens et Parisiennes, dont certains ont carrément arrêté de fréquenter les salles obscures. Et elles mettent aussi la pression sur la Mairie de Paris, sommée de prendre le sujet à bras-le-corps. Critiqué par son opposition au Conseil de Paris, le Premier adjoint Emmanuel Grégoire a pris son clavier pour écrire à la Première ministre et l’informer de ce « fléau ».
« Il faut que l’État réunisse urgemment l’ensemble des acteurs concernés afin de déployer un plan d’action à la hauteur de ce fléau alors que la France entière s’apprête à accueillir les Jeux olympiques et paralympiques en 2024 », écrit Emmanuel Grégoire dans ce courrier daté de ce jeudi 28 septembre. Le premier adjoint, qui note que « la lutte contre ces nuisibles coûte en moyenne 866 euros pour un particulier », demande au gouvernement « d’accompagner les particuliers par une prise en charge financière » et veut aussi « un mécanisme de déclaration obligatoire », que mettrait en place l’agence régionale de santé.
Aide aux cinémas indépendants
La Mairie de Paris est sous le feu des critiques depuis plusieurs semaines face à la prolifération des punaises de lit. « La Ville n’a pas su sensibiliser et endiguer ce problème sanitaire qui a désormais des répercussions économiques significatives dans le domaine de la culture, notamment sur les cinémas indépendants parisiens qui font déjà face à une situation financière précaire », fustige un vœu du groupe Changer paris (LR), déposé à l’occasion du prochain Conseil de Paris, qui se tient la semaine prochaine.
Le groupe mené par Rachida Dati propose « d’accompagner les cinémas indépendants de Paris dans la prévention contre les punaises de lit » et de leur accorder une aide financière. Il rappelle aussi avoir formulé en novembre 2022 une demande de création « d’une brigade de lutte contre les espèces nuisibles » dans chaque arrondissement, demande rejetée par la mairie.
Un plan de lutte dès 2018
« Cette situation aurait pu être évitée si on nous avait écoutés », fustige David Alphand, vice-président délégué du groupe, en s’inquiétant des « conséquences psychologiques » pour les personnes touchées. « C’est insupportable on n’arrive plus à dormir, et c’est un facteur désincitatif pour le tourisme, c’est vraiment une urgence, c’est incompréhensible que la ville ne s’en soit pas emparée », commente le conseiller de Paris, élu dans le 16e arrondissement.
La Ville rétorque avoir mis en place « un plan intégré de lutte contre les punaises de lit, adopté dès 2018, et piloté par la direction de la santé publique de la Ville de Paris ». Ce plan comporte un volet de prévention, d’information, de lutte chimique et mécanique et une prise en charge particulière des encombrants infestés, « qui doivent être enveloppés d’une façon particulière », expliquait ce jeudi en conférence de presse Emmanuel Grégoire.
Actuellement à Paris les locataires de logement sociaux paient tous et toutes quatre euros par an pour que la prise en charge des punaises de lit soit gratuite, indique la Mairie de Paris. Qui rappelle que la direction de la santé publique peut être saisie au besoin par le centre d’action sociale pour intervenir gratuitement dans les foyers les plus précaires.