VivaTech : Bientôt « un ChatGPT des aides régionales disponible pour les Franciliens », annonce Valérie Pécresse

INFO « 20 MINUTES » Présente à VivaTech jeudi, Valérie Pécresse doit annoncer un paquet de mesures pour la région Île-de-France, dont un fort développement de l’intelligence artificielle dans ses services. Elle s’est confiée à « 20 Minutes »

Laure Gamaury
Visite de Valérie Pécresse au salon Vivatech 2022.
Visite de Valérie Pécresse au salon Vivatech 2022. — Hugues-Marie DUCLOS - Région Ile de France
  • En se rendant à VivaTech jeudi, la présidente d’Île-de-France, Valérie Pécresse, compte annoncer un paquet de mesures pour la région.
  • Au menu : des aides pour œuvrer à la réindustrialisation décarbonée, expérimenter l’IA au sein de son administration, de nouveaux smart services accessibles sur le site de la région, un déploiement des aides et des échanges dans le domaine cyber et le lancement de la deuxième promotion du Perqo.
  • « On veut être la première smart région d’Europe donc l’idée est de mettre de l’intelligence artificielle (IA) dans tout ce que nous faisons, pour être le plus efficace possible et donner à nos agents de nouveaux outils », insiste-t-elle.

« On veut être la première smart région d’Europe donc l’idée est de mettre de l’intelligence artificielle (IA) dans tout ce que nous faisons, pour être le plus efficace possible et donner à nos agents de nouveaux outils », martèle Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, à la veille d’annoncer plusieurs mesures clés. Elle doit se rendre à VivaTech jeudi où elle dévoilera son plan pour assurer à l’Île-de-France son statut de première smart région d’Europe.

L’élue LR a confié à 20 Minutes en avant-première, ce mercredi, les orientations qu’elle compte insuffler dans l’année à venir. Au menu : des aides pour œuvrer à la réindustrialisation décarbonée d’un territoire qui « a perdu 260.000 emplois industriels ces quinze dernières années », expérimenter l’IA au sein de son administration, de nouveaux smart services accessibles sur le site de la région, dont la modélisation du risque d’inondation zone par zone, un déploiement des aides et des échanges dans le domaine cyber, notamment en vue des Jeux de Paris 2024 et le lancement de la deuxième promotion du Perqo, son incubateur à destination « des entrepreneurs qui n’ont pas les relations, et qui ne peuvent intégrer ces refuges pour surdiplômés ».

L’IA au service de l’administration

La grand-messe de la tech à la sauce frenchie a ouvert ses portes ce matin. L’occasion pour la présidente de la région de rappeler que l’innovation est au cœur de l’Île-de-France. « Nous souhaitons incorporer la technologie dans toutes les aires de compétence de la région et être les premiers à le faire, en soutenant notre écosystème de start-up très développé et en utilisant toute l’innovation que nous possédons dans la région pour l’appliquer aux politiques publiques que nous menons. »

Ainsi, une dizaine de marchés d’innovation vont être lancés pour près d’un million d’euros pour expérimenter l’utilisation de l’IA au sein de la gestion administrative interne, l’information ou le service aux usagers et ainsi favoriser la simplification administrative. « Nous comptons lancer un ChatGPT des aides régionales disponible pour les Franciliens, une start-up qui va reconnaître les papiers d’identité et documents administratifs en ligne, etc... » Sans oublier un effort louable pour coller au plus près de la question de la sobriété : une solution IA « pour optimiser la gestion des stocks et réduire le gaspillage alimentaire dans les restaurants scolaires des lycées, grâce à la start-up Fullsoon, une autre pour chauffer les lycées à partir de la réutilisation de la chaleur des eaux usées, une pour détecter les fuites d’eau dans les canalisations des lycées ». Bref, de quoi amortir la facture des lycées de la région qui a cette année « augmenté de 100 millions d’euros », rappelle-t-elle.

Réindustrialiser la région Île-de-France

A cette volonté d’améliorer la qualité des services publics délivrés par l’Île-de-France, Valérie Pécresse affiche sa volonté de pérenniser les quelque 40 % de start-up françaises, sur le territoire francilien. Pour y parvenir, elle annonce le lancement d’un PM’up « Jeunes pousses industrielles » pour améliorer « notre seul point faible : l’industrialisation ! ». « Parce que la main-d’œuvre est chère, parce que le foncier est cher, parce que les riverains sont compliqués, il est très difficile aujourd’hui pour les start-up de passer au stade de l’industrialisation sans quitter le territoire francilien. »

Ce programme doit permettre aux sociétés, qui souhaitent investir dans l’implantation de leur première chaîne de production en Île-de-France, d’obtenir jusqu’à 1,2 million d’euros pour les projets localisés dans les zones de reconquête économique régionale ou 50 % de leur financement. « Trente pourcents du territoire foncier de la région sont labellisés en zone de reconquête économique. Il y a par exemple toute la vallée de la Seine, des territoires en Seine-et-Marne ou dans l’Essonne où des entreprises ont fermé, la zone de PSA-Aulnay, la base aérienne de Brétigny-sur-Orge abandonnée (où la Fête de l'Huma est désormais organisée) », énumère-t-elle. Avant de citer les filières concernées : le domaine du médicament, l’énergie, le high-tech, l’aéronautique, l’automobile, les transports en général…

Une relation gagnant-gagnant

Pour lutter contre la cybercriminalité, « qui pourrait représenter 4 milliards d’euros pour la seule période des Jeux olympiques », la région a décidé de créer sa propre « cyber-caserne, c’est-à-dire un lieu de ressources contre les cyberattaques, pour notamment les communes ou les administrations publiques fragiles qui auraient besoin d’aide, pour ne pas laisser les plus petits seuls ». Ce dispositif se décompose en aides financières à destination des PME de plus de dix salariés, avec un chèque « diagnostic cyber » à hauteur de 5.000 euros, et un autre de 10.000 euros pour s’équiper. « Aujourd’hui, 40 % des cyberattaques visent des institutions publiques. Nous allons donc faire en sorte que les start-up spin-off trouvent des clients institutionnels, pour leur assurer une pérennité et dans le même temps, aider les communes et les institutions à se protéger », expose Valérie Pécresse.

Enfin, la région Île-de-France, qui a lancé son propre incubateur début 2023 est en train de recruter la deuxième promotion pour développer des solutions innovantes sur trois thématiques principales : la transition écologique, le handicap et le sport. « Le Perqo rassemble des start-up à fort impact dans les domaines de la low et de la deep tech, des entrepreneurs souvent sans carnet d’adresses et issus de milieux non privilégiés ». Ainsi, plusieurs start-up de la première promotion ont déjà remporté des prix, comme « cet habitant de Saint-Ouen qui s’occupe d’installer des bornes de recharge hydrogène, ou cette société qui plugge des trottinettes électriques sur des fauteuils roulants par exemple », ajoute-t-elle, en rappelant que « 40 % de projets sont portés par des femmes, une tendance qu’on encourage vivement ». Pour la rentrée de septembre, la région vise 80 projets à incuber alors que « 100 candidatures ont déjà été déposées ».