La grève des éboueurs à Paris a coûté 21 millions d’euros

Poubelle la vie La grève des éboueurs avait duré plus de trois semaines au mois de mars dernier

20 Minutes avec AFP
Un amas de sacs poubelles et autres déchets sur un trottoir place du Maréchal-Juin dans le 17e arrondissement de Paris, le 22 mars 2023. La grève des éboueurs en était alors à son 23e jour et la ville de Paris estimait alors à 9.500 tonnes de déchets en attente d'être ramassés dans la capitale.
Un amas de sacs poubelles et autres déchets sur un trottoir place du Maréchal-Juin dans le 17e arrondissement de Paris, le 22 mars 2023. La grève des éboueurs en était alors à son 23e jour et la ville de Paris estimait alors à 9.500 tonnes de déchets en attente d'être ramassés dans la capitale. — F.Pouliquen

Parisiennes et Parisiens s’en souviennent. La grève des éboueurs de la capitale et le blocage des incinérateurs par des opposants à la réforme des retraites en mars ont coûté 21 millions d’euros à la Ville de Paris et sa proche banlieue, a confirmé ce jeudi le syndicat de traitement des déchets (Syctom).

« Le coût de 21 millions est lié à toute la période de ce mouvement social, pas seulement à la grève du personnel du Syctom », a précisé une porte-parole, confirmant le montant donné mercredi en Conseil de Paris par une adjointe à la maire Anne Hidalgo. Ce coût est lié « en grande partie au blocage de nos usines par des personnes extérieures », a ajouté la même source.

Un pic à 10.000 tonnes

Durant la phase dure du conflit, soit plus de trois semaines de grève reconductible en mars, les trois usines d’incinération d’Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux et Saint-Ouen ont été bloquées par des employés du secteur et d’autres opposants à la réforme du gouvernement.

Conjuguée à ces blocages, la grève de certains ramasseurs et conducteurs de benne de la Mairie de Paris a entraîné un amoncellement des déchets dans les rues de capitale, avec un pic à plus de 10.000 tonnes. Les images de tas de poubelles atteignant parfois plusieurs mètres de hauteur ont fait le tour du monde. D’autant qu’ils ont pu être utilisés comme combustibles par certains manifestants.

Cette situation a obligé le Syctom, qui rassemble Paris et une grande partie de sa proche banlieue, soit 82 communes au total, à transférer environ 108.000 tonnes de déchets vers des sites extérieurs. Environ 80 % de ce total a été définitivement enfoui dans le sol de trois sites de grande couronne. Ce « traitement alternatif » et ce transport supplémentaire ont entraîné un surcoût de 17,5 millions d’euros, précise le Syctom.

3,5 millions d’euros de fonctionnement économisés

Ce à quoi il faut ajouter 7 millions d’euros, explique le Syctom, de « recettes perdues, essentiellement la perte de vapeurs non vendues » à la compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU), qui fournit de la chaleur pour le chauffage et l’eau chaude.

La vapeur produite par les trois usines du Syctom permet d’ordinaire à la CPCU « de chauffer l’équivalent de 300.000 logements, dont tous les hôpitaux de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris », précise-t-il.

En contrepartie, le syndicat a économisé 3,5 millions d’euros de fonctionnement avec l’arrêt de ses usines.