Fret SNCF : SUD-Rail interrompt un colloque d’usagers des transports

PRIVATISATION Clément Beaune, ministre des Transports devait rencontrer la direction de la SNCF ce mardi

20 Minutes avec AFP
Une motrice d'un train de fret de la SNCF (illustration).
Une motrice d'un train de fret de la SNCF (illustration). — BEAUFILS/SIPA

Ils ne lâchent rien. Ce mardi, une cinquantaine de militants de SUD-Rail ont interrompu un colloque d’usagers des transports où venait d’intervenir le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, à quelques heures d’une réunion où doit être évoqué le sort de Fret SNCF, menacé par la Commission européenne.

Au cri de « la SNCF n’est pas à vendre », les militants ont investi, et enfumé, le hall du bâtiment parisien où se tenait le colloque annuel de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut), a constaté un journaliste de l’AFP sur place.

Le ministre tente de rassurer les manifestants

« On devra discuter ensemble de décisions qui sont parfois difficiles (…). Il n’y aura pas de privatisation, il y aura un fret ferroviaire public qui va demeurer en France, on va le développer, je veux travailler avec vous pour protéger l’emploi », a assuré le ministre aux syndicalistes, alors que les fumigènes ont déclenché les alarmes du bâtiment.




« On va aussi annoncer des investissements supplémentaires et avancer sur le fret », a-t-il ajouté. « On a besoin du fret et du fret public en France, il n’y a aucun doute là-dessus », a insisté le ministre. « On ne laissera pas tomber Fret SNCF », a lancé Fabien Villedieu, délégué syndical SUD-Rail, avant que les militants ne quittent les lieux. Cela n’a pas empêché la suspension du colloque.

Clément Beaune devait rencontrer la direction de la SNCF et les syndicats à 16 heures, pour évoquer le sort de Fret SNCF dont l’existence est menacée par une enquête de la Commission européenne.

Le Fret SNCF en danger

Bruxelles s’intéresse au soutien dont a bénéficié cette filiale sur la période 2007-2019, en particulier à l’annulation de la dette financière de Fret SNCF de 5,3 milliards d’euros qui a été intégrée à la dette de la holding du groupe SNCF en 2020.

La Commission pourrait déclarer ces aides illégales, ce qui provoquerait la faillite de Fret SNCF. Une autre solution pourrait conduire à la création d’une nouvelle société mais celle-ci aurait une taille réduite avec a priori l’abandon de marchés.



Fret SNCF, qui emploie 5.000 personnes, assure environ 50 % du transport ferroviaire de marchandises en France, d’autres filiales de la SNCF en ayant 20 % supplémentaires. Très longtemps déficitaire, l’entreprise a été bénéficiaire en 2021 et 2022.