« Vélo in Paris » : « On voit encore une lutte entre les cyclistes et les automobilistes », regrette l’organisatrice

INTERVIEW Aurore Briscadieu, chargée événementielle du festival « Vélo in Paris » organisé du 27 au 29 mai, a répondu aux questions de « 20 Minutes »

Christophe Séfrin
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Aurore Briscadieu, chargée événementielle du festival Vélo in Paris.
Aurore Briscadieu, chargée événementielle du festival Vélo in Paris. — Vélo in Paris
  • Le cinquième festival « Vélo in Paris » s’est tenu du 27 au 29 mai 2023 au Parc Floral, nation Château de Vincennes.
  • Réunissant une centaine de marques de vélos et d’accessoires, ce rendez-vous qui attendait plus de 10.000 visiteurs se veut le lieu privilégié pour faire découvrir et aimer le vélo.
  • Pour l’occasion, une piste d’essai sécurisée était proposée au public avec la possibilité de tester les vélos des différents exposants.

Le cinquième festival « Vélo in Paris » a réuni le week-end dernier au Parc Floral une centaine de marques de vélos et d’accessoires et proposé aux visiteurs de tester, en illimité et en toute sécurité, les montures proposées par les exposants. « C’est le parc d’attractions du vélo », s’enthousiasme Aurore Briscadieu, chargée événementielle du festival, qui a répondu aux questions de 20 Minutes.





Quelle différence entre le salon Vélo in Paris et une bonne boutique de vélos ?

La différence est qu’en trois jours, nous avons regroupé sur un même lieu plus d’une centaine de marques avec soixante exposants. Et mis en place une piste de 1 km pour essayer, en illimité, gratuitement et en toute sécurité, jusqu’à deux cents vélos dont beaucoup, beaucoup de vélos électriques, proposés cette année par un exposant sur trois.

Le vélo électrique, c’était la petite reine de ce festival ?

C’est impressionnant de voir comment sa place a grandi ! L’an dernier une centaine de vélos vendus électriques ont été vendus pendant le festival. Sur place, c’est un moment d’essais, mais aussi de décision d’achat. C’est le lieu privilégié pour avoir un échange avec une marque, essayer un moteur Bosch ou Shimano, pour découvrir finement les spécificités de différents vélos, les points forts et faibles, de comprendre pourquoi investir et de poser toutes les questions que l’on désire. Les familles, par exemple, ont pu venir essayer les vélos Cargo Long tail (avec chargement arrière), et se rassurer quant à leur peur de l’équilibre sur ce type de machine.


Le Festival Vélo in Paris propose une piste d'essai de 1 km sécurisée.
Le Festival Vélo in Paris propose une piste d'essai de 1 km sécurisée. - Vélo in Paris


Parmi les marques exposantes, certaines étaient encore inconnues en France…

Oui, comme la marque italienne Officine Mattio qui fabrique des vélos de routes à la main. Cette marque n’a jamais exposé en France et se lance tout juste sur notre marché. Je pense aussi à Econic One, une société bulgare qui crée des vélos connectés.

Constatez-vous un engouement pour les vélos de fabrication française ?

On voit en effet de plus en plus de constructeurs français, ce qui est très enthousiasmant, même si cela reste très compliqué de fabriquer un vélo 100 % français. Ce sont encore beaucoup de start-up qui se lancent, avec d’infinies difficultés, une raison pour laquelle nous leur réservions un tarif privilégié afin qu’elles puissent être présentes au festival. Nous constatons en tout cas que cela plaît aux visiteurs de comprendre que pas très loin de chez eux, il peut y avoir un fabricant de vélos. Le « made in France » peut vraiment être un moteur d’achat.


Le vélo reconditionné intéresse de plus en plus de personnes.
Le vélo reconditionné intéresse de plus en plus de personnes. - Upway


Et les vélos reconditionnés ?

Nous avons reçu les vélos Meldois qui ont une boutique dans Paris et exposent des vélos d’occasion. Cette tendance du vélo recyclé se développe, le goût pour les vélos anciens, un peu vintage, aussi.

Concernant les accessoires, y a-t-il des tendances ?

On constate que de nombreux accessoires se développent notamment pour les femmes, avec cette volonté d’avoir des produits qui répondent aux problématiques de mode, qui mettent aussi en valeur leur vélo. D’autres concernent plus spécifiquement les familles, avec des remorques à greffer à un vélo, comme celles de la marque bruxelloise Rool, simples et pratiques au quotidien, et que les visiteurs pourront essayer durant le festival. Et bien sûr, les accessoires de sécurité ont de plus en plus la cote, comme les casques connectés de la marque Cosmo Connected, ou ceux de Gamel Helmets dont les clignotants intégrés s’activent lorsque l’on penche la tête sur le côté.

Beaucoup de freins demeurent pour l’adoption du vélo en ville et notamment celle du vélo électrique…

Elles concernent la sécurité du vélo et celle du cycliste sur le vélo. Pour des personnes qui n’ont pas eu l’habitude de faire du vélo dans leur jeunesse, aller au travail à vélo peut créer une réticence. Ce qui crée une grande peur, c’est aussi le savoir rouler, le vivre ensemble. Dans les grandes villes comme Paris, on voit encore une lutte entre les cyclistes et les automobilistes, c'est dommage. Le pouvoir d’achat reste aussi un handicap pour beaucoup. Ce sont des contraintes et des frayeurs qu'il faut arriver à dénouer.