JO de Paris 2024 : Anne Hidalgo veut reporter l’ouverture à la concurrence du réseau de bus
TRANSPORT L’ouverture à la concurrence du réseau de bus est prévue pour début 2025. La maire de Paris a écrit à Elisabeth Borne, la Première ministre, car elle craint que ça ne perturbe la bonne tenue des Jeux olympiques
Mardi, on apprenait que le Grand Paris Express ne serait pas opérationnel à 100 % en 2030, et ce mercredi qu’Anne Hidalgo demande le réexamen, ou le report, de l’ouverture à la concurrence du réseau de bus, prévu pour début 2025. La maire socialiste de Paris a écrit un courrier en ce sens à Elisabeth Borne, la Première ministre, en argumentant qu’un report devrait « permettre aux Jeux olympiques et paralympiques [de 2024] de se tenir dans les meilleures conditions ».
Alors que le réseau de transports franciliens connaît actuellement « de fortes tensions », Anne Hidalgo veut « alerter sur les risques majeurs que fait peser la mise en œuvre de la concurrence du réseau de bus sur l’offre de transports et sur l’organisation de ce grand événement », dans ce courrier adressé à celle qui fut ministre des Transports.
Elle pointe notamment le risque de « mouvements sociaux et de grèves » qui peut accompagner un processus de mise en concurrence. L’ouverture à la concurrence du réseau de bus à Paris et en petite couronne, qui découle d’un règlement européen, est prévue depuis une loi de 2009.
Le spectre d’une grève pendant les JO inquiète
Actuellement le réseau de bus francilien est à la peine notamment en raison d’une pénurie de chauffeurs. Attentes interminables et bus bondés, notamment en banlieue parisienne, mettent les usagers en difficulté pour leurs déplacements quotidiens. « Nous ne pouvons pas nous permettre de perturber le dialogue social ni courir le risque d’une dégradation des conditions de travail, alors même que le retour à une offre à 100 % n’est toujours pas effectif, que la RATP connaît des difficultés sur plus de 150 lignes de bus et qu’il manque encore 1.500 chauffeurs », écrit-elle.
Le spectre d’une grève pendant les JO, sous les caméras du monde entier, est un élément très redouté, tant par les organisateurs que par l’Etat et les élus. Le sujet des transports s’est, depuis cet été, invité en haut de la pile des préoccupations olympiques. Un comité mobilité, avec tous les acteurs concernés, se réunit régulièrement.
La mise en concurrence « implique par ailleurs la réalisation d’un certain nombre d’opérations, comme la reprise des biens affectés à la RATP, qui viendront lourdement perturber IDFM et la RATP dans la préparation des Jeux olympiques et paralympiques », écrit encore la maire de Paris. Pour Anne Hidalgo, cette réforme « conduira à un morcellement de l’offre entre différents opérateurs et nuira à l’organisation des transports et à la qualité des services publics du quotidien, indispensables aux Franciliens ».
Jean Castex, l’ancien Premier ministre et ex-délégué interministériel aux JO, vient de prendre les rênes de la RATP, alors que celle-ci doit faire face à de nombreux défis.