Paris : Trois jeunes actifs sur dix vivent chez leurs parents

La fête à la maison L’Insee dresse un portrait social de ces jeunes actifs qui vivent encore chez papa-maman dans la métropole du Grand Paris

Aude Lorriaux
Un jeune chez lui, enfin chez ses parents. (Illustration)
Un jeune chez lui, enfin chez ses parents. (Illustration) — SUPERSTOCK

Ce ne sont pas forcément tous des « Tanguy », mais tout de même : dans la métropole du Grand Paris (Paris et 131 autres communes, toutes celles de la petite couronne et 7 de la grande couronne), un ou une jeune active sur trois squatte chez ses parents. Un phénomène encore plus fort chez les hommes, dans les territoires où le taux de chômage est fort ou pour les personnes nées à Paris, nous apprend l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui s’est concentré sur les personnes de 18 à 29 ans.

Les « Tanguy » de la métropole du Grand Paris sont davantage des hommes, sans que cela s’explique par des raisons économiques, les femmes ne connaissant pas d’entrée plus précoce sur le marché du travail. « À 22 ans, la moitié d’entre elles ne vivent pas au domicile parental, contre 37 % des jeunes hommes », rapporte l’Insee.



Les natifs de la métropole plus attachés au cocon

Les jeunes qui s’accrochent au domicile familial sont plus souvent au chômage ou précaires. A titre d’exemple, les jeunes actifs autonomes qui sont partis du nid disposent à 87 % d’un emploi, contre 67 % des jeunes qui restent au domicile parental. Ils gagnent aussi en moyenne 22.000 euros par an, contre 17.000 pour les seconds. Les jeunes actifs sont aussi moins souvent indépendants dans les territoires plus pauvres où le taux de chômage est plus élevé, par exemple à Aulnay-sous-Bois et Sevran, communes de Seine-Saint-Denis, où plus d’un jeune actif sur deux vit chez ses parents.

Les natifs de la métropole du Grand Paris sont, et c’est logique, beaucoup plus facilement accrochés au cocon, que celles et ceux dont les parents sont loin. Ainsi, 90 % des jeunes qui ne sont pas nés dans la région sont autonomes, contre 58 % de celles et ceux qui sont nés ici. « Il s’agit pour la moitié d’entre eux de jeunes dont les parents résident en province et pour lesquels l’arrivée dans la métropole du Grand Paris se traduit nécessairement par le fait de quitter le domicile parental », commente l’Insee.

Au global, entre 18 et 22 ans, la majorité des jeunes actifs habitent encore chez leurs parents, rapporte l’Institut. Et à 29 ans, ils et elles sont majoritairement en couple, vivant en dehors du domicile familial.