« Jean Castex a les compétences pour être à la tête de la RATP », estime le rapporteur du Sénat qui l’auditionne
TICKET Philippe Tabarot, rapporteur (LR) au Sénat sur la nomination de Jean Castex, estime que la nomination de l’ancien Premier ministre à la tête de la RATP « va être votée »
- A la veille de l’audition de Jean Castex au Sénat, Philippe Tabaraot, rapporteur de la chambre haute, livre à 20 Minutes ses conclusions.
- L’ancien Premier ministre convoite le poste de PDG de la RATP et les parlementaires doivent valider ou non cette nomination.
Le sénateur (Les Républicains) des Alpes-Maritimes Philippe Tabarot a été nommé par le Sénat rapporteur pour étudier la proposition de nomination de Jean Castex à la tête de la RATP. A la veille de l’audition de l’ancien Premier ministre, il nous livre ses conclusions.
Comment avez-vous travaillé ?
Mon travail de rapporteur a été de me faire un avis le plus équilibré possible en essayant d’échanger avec la présidente d’Ile-de-France Mobilités [Valérie Pécresse], avec l’ancienne présidente de la RATP [Catherine Guillouard] notamment, et d’échanger avec des collègues au Sénat par rapport à leur ressenti.
En matière de compétences, Jean Castex vous semble-t-il adapté au poste de PDG de la RATP ?
De manière évidente, Jean Castex a l’appétence et les compétences pour être à la tête de la RATP. Vous n’avez pas été Premier ministre de la France sans avoir ces compétences. En tant que membre du conseil d’administration de l’Agence de financement des infrastructures (Afit) [dont Jean Castex est l’actuel PDG], j’ai pu voir que les services de l’Etat étaient très mobilisés, et un nombre record de conventions signées avec les AOM (autorités organisatrices de mobilité). Le fonctionnement s’est fluidifié, j’ai senti qu’il prenait les choses à cœur, et que ce n’était pas une présidence théorique.
En s’agissant de la transparence, ce choix est-il compatible ?
C’est la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) qui est en mesure de le dire. Elle a sorti un avis interprété par un certain nombre de personnes, pour ma part je me suis entretenu avec son président qui me dit qu’il écarte tout risque pénal et déontologique. Simplement, il y a une restriction pour entamer des démarches vers des personnes sur lesquelles il a eu autorité, dans le cadre spécifique de l’ouverture à la concurrence. J’entends cela et c’est ce que je transmettrai aux collègues. Mon rôle n’est pas d’influencer, mais de transmettre la parole du président de la HATVP.
Vous avez déjà examiné la nomination de Castex à la tête de l’Agence de financement des infrastructures (Afit). Que pensez-vous de ce recasage un peu plus de deux mois après ?
C’est un des éléments qui peuvent braquer un certain nombre de collègues. On lui a fait confiance à la tête de l’Afit, et le revoir sur un autre poste moins de 100 jours après, cela ne plaide pas pour lui. Cela vient après des nominations du président de la République, qui peuvent prêter à discussion, pour un certain nombre de ministres. Je pense à Emmanuelle Wargon [aujourd’hui à la tête de la Commission de régulation de l’énergie], à la ministre Agnès Buzyn [nommée conseillère à la Cour des comptes], à monsieur Castaner qui est sur plusieurs postes semble-t-il en ce moment [pressenti pour prendre la tête du Grand Port de Marseille et qui convoiterait le poste de ministre d’Etat à Monaco]. Les postes ne sont pas là pour recaser les ministres remerciés ou recalés.
Avez-vous d’autres réserves ?
Non, pour le reste je poserai des questions sur ses rapports avec Ile-de-France Mobilités [IDFM] et sur sa stratégie pour le groupe. Par exemple, si la RATP doit aller chercher d’autres marchés à l’étranger, si elle doit s’internationaliser, ou encore si elle devrait rester sur son corps de métier ou s’élargir à d’autres corps.
Allez-vous donner votre feu vert à la nomination de Jean Castex ?
Pour qu’il ne soit pas nommé il faudrait que 3/5e des parlementaires votent contre, ça n’arrivera pas, sa nomination va être votée. Et je peux vous dire qu’il est très probable que cette audition ne remette pas en cause ce choix, je ne ressens pas de mobilisation générale contre cette nomination. Mais après, certains candidats font de très mauvaises auditions, je ne peux pas vous dire avant l’audition ce qu’il en sera.