La RATP offre une prime de 450 euros à ses conducteurs de bus les plus assidus
TRANSPORTs EN COMMUN La RATP fait face à une grave pénurie de personnels qui affecte sa capacité à maintenir son offre de service à un niveau normal
Jusqu’à 450 euros de plus pour les conducteurs de bus les plus fidèles à la RATP. Le transporteur a mis en place cette gratification pour « saluer l’engagement et l’investissement des conducteurs de bus présents à leur service dans cette période d’exploitation très difficile ». La « période d’exploitation très difficile » à laquelle il est fait référence est le fait que, confrontée à une pénurie de personnels, la RATP a du mal à fournir l’offre de transport demandée par Ile-de-France Mobilités (IDFM), autorité organisatrice.
Ainsi en septembre, le service de bus à Paris et en petite couronne affichait un taux de 25 % d’offre non réalisée, soit un bus sur quatre qui ne circule pas. IDFM s’est donc résolu à pousser une gueulante pour inciter la RATP à se remettre en route. Celle-ci a donc annoncé une intensification de sa campagne de recrutement et une lutte renforcée contre l’absentéisme. D’où l’idée de cette « prime exceptionnelle "production plan transport sur le réseau de surface" ».
« C’est presque insultant »
Selon Le Parisien qui rapporte l’information, « les machinistes toucheront 100 euros après le premier mois de présence continue, 150 euros après le deuxième et 200 euros à l’issue du troisième », soit 450 euros fin décembre. Néanmoins pour pouvoir la toucher, les conducteurs ne devront pas se mettre en arrêt, sous peine de voir le compteur retomber à zéro. On pourrait y voir une prime d’assiduité mais la RATP préfère insister sur l’aspect « récompense ».
Mais les syndicats sont moins enthousiastes. Le Parisien cite ainsi Hani Labidi, délégué FO au département bus : « Franchement, la plupart des collègues ont très mal perçu cette espèce de carotte. C’est presque insultant. […] On se bat pour nos salaires et pour que nos conditions de travail ne soient pas sacrifiées pour l’ouverture à la concurrence. Pas pour une primette qui saute si on a un accident de travail ou que l’on est agressé. »
Certains syndicalistes s’interrogent également sur la légalité d’une telle prime. Ce à quoi la RATP, sûre de son coup, répond : « Tout employeur est légitime à fixer les modalités de versement de ce type prime de "présence", à la condition que les absences (quel que soit leur motif) sont traitées de manière identique, ce qui est le cas. »