Paris : Julie Gayet et une centaine de personnalités se mobilisent pour les droits des filles

MANIF Un collectif appelle notamment à mettre en place « un programme ambitieux d’éducation complète à la sexualité et contre le sexisme »

A.L.
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Julie Gayet le 14 septembre à La Rochelle.
Julie Gayet le 14 septembre à La Rochelle. — MPP
  • Une manifestation est organisée à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Filles ce mardi 11 octobre à Paris, à 13 heures, Place de l’Hôtel de Ville.
  • L’ONG Plan International, qui est à l’initiative de la création de cette journée auprès de l’ONU, constate « un recul des progrès ».
  • Une centaine de personnalités appelle « à mettre rapidement en place un programme ambitieux d’éducation complète à la sexualité et contre le sexisme ».

Saviez-vous que dans le monde, près de 200 millions de filles et de femmes ont déjà été excisées ? Que 12 millions de filles sont mariées de force chaque année ? Qu’en France, 82 % des femmes de moins de 17 ans ont déjà été victimes de harcèlement dans l’espace public ? Et qu’une femme sur cinq de moins de 24 ans a déjà subi un viol ou une agression sexuelle ? C’est pour alerter sur cette situation particulière de vulnérabilité qui touche les petites filles et les adolescentes qu’est organisée, ce mardi 11 octobre à Paris, une manifestation contre les violences faites aux filles, à l’occasion de la Journée internationale des droits des filles.

10 ans après la première Journée internationale des droits des filles, l’ONG Plan International, qui est à l’initiative de la création de cette journée auprès de l’ONU, constate « un recul des progrès » lié à l’effet des crises sanitaires, climatiques et alimentaires. La situation s’est par exemple aggravée en Afrique subsaharienne, où, aujourd’hui, un enfant marié sur trois habite cette région du monde, contre un enfant sur cinq il y a dix ans.

« L’invisibilisation de cette journée est regrettable »

Nouvelle ambassadrice de Plan International France, l’actrice Julie Gayet estime que « tout commence à cet âge en réalité, sur les inégalités de genre, mais aussi le harcèlement de rue, sur Internet, les mariages forcés… » « Quand les familles n’ont pas les moyens, ce sont les garçons qui vont faire des études… », pointe aussi l’actrice, qui regrette le peu de visibilité de cette journée : « Malheureusement pour certains ce n’est pas leur sujet… »



C’est aussi l’avis d’une centaine de personnalités, qui viennent de publier dans Causette une tribune réclamant « une vraie journée de mobilisation pour les droits des filles ». « L’invisibilisation de cette journée est regrettable et révélatrice du peu de considération accordée aux droits des mineures », tacle le collectif, qui regroupe l’ancienne ministre de l’Education Najat Vallaud Belkacem, la journaliste Rokhaya Diallo, la psychiatre Muriel Salmona, l’historienne Mathilde Larrère, ou encore l’actrice Vanessa Demouy. « Il y a eu un avant et un après #MeToo dans le traitement médiatique des violences contre les femmes, il faut aussi un engagement des médias sur la question des filles », affirme à 20 Minutes la militante féministe Fatima Benomar, l’une des signataires de la tribune.

« Il faut des programmes scolaires d’éducation complète à la sexualité et contre le sexisme », complète la militante, alors que la tribune souligne que la loi de 2001 qui prévoit trois séances par an de sensibilisation à ce sujet dans les collèges « n’est que très peu ou mal appliquée » et que le ministre de l’Education s’en est récemment inquiété. Selon une enquête publiée en début d’année par le collectif féministe #NousToutes auprès de plus de 10.000 personnes, les jeunes interrogés n’ont bénéficié « en moyenne que de 13 % » du nombre de séances prévues, au lieu de 21 sur l’ensemble de la scolarité.

  • Manifestation le 11 octobre à 13 heures, Place de l’Hôtel de Ville à Paris.