Paris : La police évacue le campement de jeunes migrants place de la Bastille

PrEcaritE Le campement était installé depuis le 27 mai 2022 et hébergeait des migrants en attente d’un recours judiciaire

G.N.
Le campement installé par l'association Utopia 56, place de la Bastille.
Le campement installé par l'association Utopia 56, place de la Bastille. — © Mathilde Desgranges / 20 Minutes

La préfecture de police a décidé d’évacuer ce vendredi matin le campement de jeunes migrants situé place de la Bastille. « Le préfet de Police a décidé […] de procéder à l’évacuation pour mise à l’abri sanitaire des participants », indique un communiqué de la préfecture. Installés depuis le 27 mai 2022, les migrants entendent protester contre l’absence d’hébergement en cas de recours judiciaire pour obtenir le statut de mineurs non accompagnés.

Pour la préfecture de police (PP), ce campement-manifestation, qui rassemble entre 80 et 100 personnes « engendre de graves problèmes de salubrité publique, une épidémie de gale y ayant été constatée par l’agence régionale de santé d’Ile-de-France ». Mais selon l’association Utopia 56 qui encadre le campement, « place de la Bastille, seul un cas de scabiose [gale] a été diagnostiqué par Médecins du Monde, qui a informé l’ARS dans la foulée ». Elle dénonce alors une « interprétation contrefaite et fallacieuse dans le but de mettre fin à la visibilisation ces dizaines de jeunes que l’État contraint à la rue ».

Utopia 56 annonce un recours juridique

Epidémie de gale ou cas isolé, pour la PP, cette « manifestation crée un trouble à l’ordre public et met en danger non seulement les occupants du campement, mais également les personnes et riverains qui transitent ». En conséquence, le campement a été évacué par les forces de l’ordre et les migrants conduits en bus jusqu’à des places d’hébergements. « Les personnes mises à l’abri vont faire l’objet d’une prise en charge sanitaire et un traitement contre la gale leur sera fourni », précise la PP. Faisant d’une pierre deux coups, la préfecture a également procédé à l’évacuation « des migrants occupant le campement voisin du port de l’Arsenal ».

« Alors que certains jeunes sont déjà scolarisés, la préfecture a refusé de confirmer la continuité de l’hébergement jusqu’à décision du juge des enfants », dénonce de son côté Utopia 56. L’association d’aide aux migrants annonce par ailleurs « un recours juridique [concernant] ces pratiques d’invisibilisation, d’entrave et de stigmatisation de la part du gouvernement ».