« Gilets jaunes » : Une deuxième enquête contre l’ex-préfet de police Didier Lallement

JUSTICE Cette procédure fait suite à la plainte de l’ex-« gilet jaune » Maxime Nicolle qui dénonce sa « détention arbitraire » en marge du défilé du 14 juillet 2019

20 Minutes avec AFP
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L'ex-préfet de police de Paris Didier Lallement.
L'ex-préfet de police de Paris Didier Lallement. — Jacques Witt

Ce n’est pas une, mais deux informations judiciaires qui menacent l’ex-préfet de Paris Didier Lallement, dans le cadre des poursuites concernant la gestion de manifestations. Après l’enquête déclenchée autour de la manifestation du 16 novembre 2019, une deuxième enquête a été ouverte, cette fois concernant le défilé du 14 juillet 2019. Cette procédure fait suite à la plainte de l’ex-« gilet jaune » Maxime Nicolle qui dénonce sa « détention arbitraire » en marge de cet évènement, a appris l’AFP jeudi de sources concordantes.

Ces festivités avaient été marquées à Paris par des tensions, près de 200 interpellations ainsi que des sifflets adressés à Emmanuel Macron. Trois figures du mouvement des « gilets jaunes » entamé en novembre 2018, Eric Drouet, Jérôme Rodrigues et Maxime Nicolle, avaient été interpellés et placés en garde en vue, le premier pour « rébellion », les autres pour « organisation d’une manifestation illicite », avant d’être relâchés quelques heures plus tard.

« Interpellation ciblée »

Après une première plainte simple sans résultat, Maxime Nicolle a déposé à Paris une plainte avec constitution de partie civile, qui aboutit quasi-automatiquement à la désignation d’un juge d’instruction. Un magistrat a récemment été désigné pour instruire ce dossier, a récemment appris l’AFP auprès de l’avocat de Maxime Nicolle, Me Juan Branco. L’information a été confirmée à l’AFP de source proche du dossier.

Le « gilet jaune » raconte s’être rendu ce jour-là sans signe distinctif sur les Champs-Elysées à Paris « pour assister aux festivités du 14 juillet », qui avaient fait l’objet d’un arrêté visant à éviter tout rassemblement de militants de ce mouvement. Il affirme avoir fait l’objet d’une « interpellation ciblée » avant son placement en garde à vue pour « organisation d’une manifestation sur la voie publique ayant été interdite », une procédure classée dans l’après-midi par le parquet de Paris.

« Fait gravissime et illégal »

Pour lui, « nul élément […] ne pouvait justifier » cette « arrestation politique visant à [l'] intimider, à [le] stigmatiser » et à « [l'] empêcher, sans base légale, de [se] rendre sur les Champs-Élysées pendant le défilé ». « Cette information judiciaire, dont l’ouverture était demandée depuis 2019, devra déterminer qui, au sein de l’Elysée, du ministère de l’Intérieur et de la Préfecture de police de Paris, a ordonné et supervisé l’arrestation arbitraire de M. Nicolle, un fait gravissime et illégal, impropre d’un régime démocratique », a commenté Me Branco. « L’instrumentalisation des forces de l’ordre, et de l’appareil judiciaire, est inacceptable », a-t-il souligné.



Une autre information judiciaire à Paris vise depuis peu Didier Lallement, accusé par deux autres figures des « gilets jaunes », Priscillia Ludosky et Faouzi Lellouche, de les avoir mis en danger en les « nassant » et empêchés de manifester à Paris en novembre 2019.

L’avocat de l’ex-préfet de police n’a pas réagi dans l’immédiat.