Condamné, Serge Dassault perd sa mairie de Corbeil-essonnes
« Un vaste complot. » C'est ainsi que le maire UMP de Corbeil-Essonnes
(Essonne), Serge Dassault, a qualifié hier la décision du Conseil d'Etat d'annuler les élections municipales de mars 2008 et de prononcer son inéligibilité pour un an. « Le Conseil d'Etat, sans aucune preuve, a voulu m'éliminer de la mairie », s'est indigné l'élu, maire de la ville depuis 1995, dans un communiqué.
Dans sa décision, la plus haute juridiction administrative a estimé que si l'ampleur des dons d'argent dont il est accusé au cours de la campagne électorale ne peut être précisément déterminée, « ces faits ont été, eu égard à l'écart de voix [170], de nature à altérer la sincérité du scrutin et à en vicier les résultats ». En clair, le Conseil a rejeté les comptes de campagne de l'avionneur, considérant qu'il avait procédé à des achats de voix, ce dont l'accusaient ses principaux opposants.
Parmi eux, le communiste Bruno Piriou, qui a lui aussi été déclaré inéligible pour un an pour ne pas avoir intégré dans ses comptes la location d'une salle qu'il croyait gratuite. « Je trouve la sanction sévère, a-t-il confié à 20 Minutes. Mais je reste fier d'avoir fait en sorte que des citoyens soient plus forts que Serge Dassault et l'arrogance de son argent. Il s'est cru au-dessus des lois pendant des années. C'est fini. Il n'est à ce jour plus maire de Corbeil. » L'avionneur devrait toutefois conserver son siège de sénateur, et a annoncé qu'il saisissait la Cour européenne des droits de l'homme. En attendant, c'est une délégation spéciale qui se chargera des affaires courantes de la ville. Elle sera désignée prochainement, une fois la décision du Conseil d'Etat officiellement transmise à la préfecture. Les électeurs seront ensuite appelés à se prononcer lors de nouvelles élections, dont la date est encore inconnue. Bruno Piriou, lui, a déjà décidé de lancer la campagne, jeudi soir devant l'hôtel de ville. W