Un an après sa première utilisation, « #saccageparis gagne chaque jour en crédibilité », estime son créateur
INTERVIEW Le créateur du hashtag Saccage Paris, qui comptabilise 3 millions de tweets, revient sur ce mouvement de contestation qu’il a impulsé sur les réseaux sociaux
- Sur Twitter, #saccageparis est utilisé par les internautes pour critiquer le mauvais entretien de la ville de Paris. Lundi, ce hashtag fêtait son premier anniversaire.
- Lancé il y a un an, le mot-clef comptabilise 3 millions de tweets. « C’est devenu un véritable mouvement citoyen », affirme son créateur.
- Pour lui, « la prochaine étape est de faire pression au moment des élections législatives pour que la majorité d’Anne Hidalgo n’obtienne aucun siège ».
#saccageparis fête sa première année. Pour l’occasion, 20 Minutes a contacté son créateur qui s’est fait connaître sur Twitter sous le pseudonyme @Panamepropre. Derrière ce compte se trouve un cadre d’une cinquantaine d’années, qui travaille dans le secteur privé. On n’en saura pas plus. Le 21 mars 2021, il critique le mauvais entretien de la capitale dans un tweet. Quelques jours après, il entraîne un véritable mouvement de contestation derrière son hashtag qui compte aujourd’hui 3 millions de tweets. Depuis, il ne cesse de faire pression et d’encourager la contestation à l’encontre de la politique de la maire de Paris Anne Hidalgo.
Pourquoi avoir créé #saccageparis ?
Pendant le confinement, en février 2021, je me suis beaucoup promenée dans Paris. J’ai commencé à éprouver un sentiment de malaise en marchant dans les rues de la ville. Elles étaient sales, les monuments historiques détériorés, la capitale n’est plus entretenue. Je me suis demandé comment faire changer les choses et, finalement, je me suis tourné vers Twitter. J’ai décidé de publier des photos et vidéos de ce que je voyais pour faire pression sur la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui est responsable de la gestion de la ville. Le 21 mars, pour la première fois, j’ai tweeté avec le hashtag #saccageparis. Le 2 avril, il a explosé.
Vous attendiez-vous à ce qu’il prenne autant d’ampleur ?
L’objectif de ce hashtag était de rassembler, de fédérer tous ceux qui voyaient la même chose que moi mais qui ne disaient rien. Evidemment, le mouvement a pris une ampleur que je n’aurais pas imaginée. C’est devenu un véritable mouvement citoyen atypique. On n’est pas apolitiques, mais nous sommes transpolitiques. Il y a des personnes de tous bords qui se retrouvent dans nos revendications. Et, chaque jour, on gagne en crédibilité. Il y a quelques jours, on a passé la barre des 3 millions de tweets avec le #saccageparis.
Quel avenir pour le mouvement #saccageparis ?
On me parle souvent des élections municipales, mais les prochaines auront lieu dans quatre ans. Ce n’est pas du tout à notre agenda. Pour l’instant, on souhaite surtout une réaction des élus au pouvoir. On espère qu’ils finissent par nous entendre et qu’ils arrêtent le saccage de Paris. Pour nous, la prochaine étape ce sont les élections législatives. On aimerait faire pression pour que les socialistes, le PCF et EELV, les responsables de ce saccage, aient un mauvais score et n’obtiennent aucun siège.
Avez-vous le sentiment d’avoir déjà fait changer des choses ?
Il n’y a pas encore eu beaucoup d’effets concrets. On sent quand même un rétropédalage sur certaines annonces qui avaient été faites. Il y a également une accélération sur des mesures qui vont dans notre sens. Par exemple, le transfert de la propreté aux arrondissements et l’entretien du petit patrimoine. On attend que ces annonces se transforment en actes.
Pensez-vous avoir contribué à affaiblir la candidature présidentielle d’Anne Hidalgo ?
On y a contribué, sans aucun doute. Anne Hidalgo ne cesse d’appuyer sa candidature à la présidentielle sur son bilan municipal et sa capacité à gérer la ville de Paris. C’est à ce moment qu’on intervient. On montre son véritable bilan et son incapacité à gérer la capitale. Ce n’est pas ce qu’on souhaite à la France. La politique ne peut pas être que du storytelling. Avec les réseaux sociaux, il y a désormais une transparence de l’action publique. Elle ne peut pas l’ignorer.