Paris : Des places de ciné pour renouer avec la vie sociale
SOCIAL•Un partenariat entre le Samu social, la mairie de Paris et certains cinémas de la capitale permet à des publics précarisés d’accéder aux salles obscuresGuillaume Novello
L'essentiel
- Lancé il y a deux ans, un partenariat permet aux personnes accueillies par deux structures du Samu social de bénéficier de places de cinéma financées par la mairie de Paris.
- L’initiative, qui a trouvé son public, a été étendus à d’autres centres d’accueil pour un total de 1.525 places en 2022.
- « Pour revenir à la vie sociale, la culture est un levier puissant, estime Carine Rolland l’adjointe à la culture. Et même si ce n’est pas évident de prime abord, le cinéma est un vrai lieu de sociabilité ou on partage à plusieurs des émotions. »
Ouvrir les salles obscures aux plus précaires. C’est l’objectif d’un partenariat lancé il y a deux ans entre le Samu social de Paris et des cinémas de la capitale, sous l’égide de la mission Cinéma de la mairie de Paris. A l’origine, ce partenariat concernait le LHSS St-Michel (Lits Halte Soins Santé) ainsi que la Halte des Femmes de l’Hôtel de Ville, des structures gérées par le Samu social de Paris. Les personnes accueillies bénéficiaient de places de cinéma financées par la mairie de Paris, dans deux établissements, le Vincennes et l’UGC Les-Halles.
« Les places trouvent preneurs, c’est que le dispositif a un intérêt, constate Carine Rolland, adjointe à la maire de Paris en charge de la culture. Au sein du Samu, les travailleurs sociaux, qui aident à revenir dans la vie sociale, nous ont dit de poursuivre. » Ainsi, huit nouveaux centres d’accueil et d’hébergement pourront offrir des places de cinéma à leurs bénéficiaires, pour un total de 1.525 places, financées au tarif solidaire par la mairie de Paris.
Les cinés indés dans la boucle
« On travaille beaucoup avec les cinémas indépendants qui ont des programmations différentes, que nous soutenons financièrement et à qui nous demandons de nous accompagner dans cet effort de partage de la culture, précise Carine Rolland. D’ailleurs, l’écrasante majorité d’entre eux participent à cette initiative. » Mais le choix des cinémas se fait aussi en fonction de la « proximité géographique » des centres d’accueil pour permettre aux bénéficiaires de s’y rendre seuls ou en groupe, mais de préférence en autonomie.
« Notre rôle est d’être les bons passeurs, estime l’adjointe à la culture. Pour revenir à la vie sociale, la culture est un levier puissant. Et, même si ce n’est pas évident de prime abord, le cinéma est un vrai lieu de sociabilité où on partage, à plusieurs, des émotions. »