Ile-de-France : La Cour des comptes veut augmenter le prix du Navigo
TRANSPORT Les sages de la rue Cambon préconisent une augmentation du prix du pass Navigo et une baisse de l’offre de service pour rééquilibrer les comptes d’Île-de-France Mobilités
Une nouvelle entaille dans le pouvoir d’achat des Franciliens ? La Cour des comptes indique ce mercredi que « des recettes supplémentaires sont nécessaires pour rétablir l’équilibre des finances des transports en commun d’ Ile-de-France mis à mal par la crise sanitaire ». Les sages de la rue Cambon proposent pour cela d’augmenter les tarifs, y compris du pass Navigo, de cibler les automobilistes ou de faire payer davantage les collectivités locales.
Si l’Etat a renfloué Ile-de-France Mobilités (IDFM) en 2020 et 2021, en lui apportant respectivement 1,3 milliard et 800 millions d’euros, outre un trop perçu de 274 millions remboursable cette année, sa contribution s’est essentiellement faite sous forme d’une avance remboursable, qui engage IDFM jusqu’en 2036.
La Cour des comptes prône aussi une « réduction globale de l’offre »
« La soutenabilité de la dette d’IDFM au-delà de 2026 ne pourra être assurée sans recettes supplémentaires », écrit la Cour dans son rapport annuel, notant que la fréquentation n’a pas retrouvé ses niveaux d’avant-crise et que les dépenses d’exploitation doivent augmenter avec l’ouverture de nouvelles infrastructures.
« Des mesures doivent donc être prises, en dépenses et en recettes, pour rétablir à court terme l’équilibre financier du modèle économique des transports publics franciliens, puis le stabiliser à moyen et long terme », juge-t-elle. La Cour des comptes estime difficile de reporter les investissements. Pour faire des économies, elle réclame « une réduction globale de l’offre » ciblée en fonction de la fréquentation, « tout en préservant la qualité de service ». « Les opérateurs de transports doivent accentuer leurs efforts de productivité », réclament-ils aussi, visant la RATP et la SNCF.
Côté recettes, ils prônent une hausse des tarifs justifiée au moins par « des extensions substantielles du réseau, en cours et à venir, et l’amélioration corrélative de la qualité de service », en modulant « le cas échéant » l’augmentation du prix du pass Navigo selon des critères de revenus et en ciblant les touristes. Ils appellent également de leurs vœux une « participation accrue des collectivités membres d’IDFM », ciblant ici la ville de Paris, les départements d’Île-de-France concernés et la région.
Encore une mauvaise nouvelle pour les usagers des transports en commun.