Paris : Sur les quais de Seine, les éco-animations Syctom initient les passants aux alternatives écologiques et au tri sélectif
REPORTAGE Sur les quais de Seine, le tri sélectif et les alternatives écologiques se font ludiques, grâce aux éco-animations orchestrées par les prestataires de Syctom
- Syctom est un syndicat mixte français d’Île-de-France spécialisé dans le traitement et la valorisation des déchets ménagers et assimilés. À l’occasion de Paris Plage, le syndicat a dépêché des prestataires jusqu’au 22 août pour des éco-animations de 14 heures à 18 h.
- Un parisien produit 1 kg de déchet par jour, et près de 400 kg par an en comptant les encombrants.
- A Paris, il existe une poubelle qui récupère les déchets alimentaires à destination d’un incinérateur dont 20 % de la chaleur est valorisée afin de chauffer des logements.
« Tu as le droit à trois tirs. » Sur les quais de Seine, Camille et Sayaline se relaient sur leur atelier de « tri-basket. » Cette éco-animation du programme Paris Plages ne manque pas d’attirer le regard des passants, intrigués par ces paniers de basket suspendus au-dessus de poubelles de tri sélectif. Petits et grands s’approchent, curieux d’apprendre les rouages d’un rituel où, bien souvent, certains objets ne nous semblent pas rentrer dans une case.
« Les gens pensent toujours savoir comment trier leurs déchets. En réalité, personne ne le fait totalement bien », commente Camille, membre de l’association Pik Pik Environnement, dépêchée par Syctom, un syndicat de traitement des déchets d’Ile-de-France. Parmi les erreurs souvent commises dans l’attribution de la poubelle jaune (objets recyclables), les fourchettes plastiques ne se recyclent pas, au même titre que les gobelets de pique-nique. Mais alors, comment adopter les bons gestes ? Pour l’animatrice, « Pour savoir si un objet va dans la poubelle jaune, il faut se poser deux questions. La première, quelle est la matière que j’ai dans la main (plastique, carton, métal) ? La deuxième, est-ce que c’est un emballage ? Si oui, c’est recyclable. Autrement (si c’est un contenant par exemple) cela va avec les ordures ménagères ou le tri du verre. »
« J’essaie de sensibiliser mon fils à la pollution du mieux que je peux »
« Est-ce que vous savez ce que deviennent les déchets après la poubelle ? » demande Ugo, animateur prestataire pour Syctom posté sur la seconde animation en compagnie d’Alix. Tous deux sont membres de E Graine, une association spécialisée dans la sensibilisation au développement durable. « Il y a un camion qui passe les ramasser », répond Clément, 6 ans. Près de lui, Djibril, 9 ans, observe le tas d’objets hétéroclites disposés sur la table, les yeux ronds comme des billes. Devant lui, dentifrice maison et serviettes hygiéniques en tissu côtoient bouteilles en plastique et cotons non recyclables. But de la manœuvre : trouver une alternative écologique à chaque objet du quotidien. Le papier aluminium se transforme en charlotte en tissu, quand le shampooing solide élimine l’habituel contenant en plastique.
Parmi les alternatives proposées par l’atelier « tout doit disparaître », le tawashi, cette éponge fabriquée à partir de chaussettes, a son petit effet. « J’essaie de sensibiliser mon fils à la pollution du mieux que je peux » commente Cindy, la mère de Clément. « J’ai déjà adopté la gourde même si j’ai du mal avec les couverts en bambou » ajoute cette enseignante de Bailly (Yvelines) pour qui les éponges en tissus n’ont plus de secrets.
« Les gens ne savent pas forcément pourquoi ils trient »
Derrière ces ateliers se cache la volonté d’expliquer les enjeux du recyclage et de la consommation durable. « Les gens ne savent pas forcément pourquoi ils trient » observe Alix. « Bien souvent, ils n’ont simplement pas le temps d’y penser, notamment dans les quartiers populaires. » Pourtant, les usages sont nombreux : le plastique, recyclable sept fois, peut se transformer en chaises de jardin, mais aussi en arrosoirs. « Sans oublier les textiles, avec les polaires, et même les plaids Ikea ! » ajoute Camille. Le métal devient carrosserie et le papier carton redevient carton. Quant au verre « il se réutilise à l’infini ! », lance Sayaline l’air enthousiaste.
Entre-temps, Aziza s’est approchée avec ses deux filles Inès et Lilia. L’aînée marque un panier de tri-basket tandis que Lilia s’entête à viser la poubelle jaune, après avoir deviné que la boîte de Nesquik se trouvait dedans, emballage plastique oblige. « Dans notre immeuble, le tri est assez difficile, on ne nous propose pas tous les types de poubelles », regrette Aziza. « C’est un peu flou, mais avec cet atelier, cela les prépare pour demain. Elles seront plus prêtes que nous » Pour l’animatrice Sayaline, la phrase fait mouche : « Les enfants se débrouillent bien au tri, parfois mieux que leurs parents. C’est amusant car ce sont eux qui peuvent les éduquer »