Régionales en Ile-de-France : « Valérie Pécresse, c’est l’ennemie de l’écologie », dénonce le candidat Europe-écologie Julien Bayou
INTERVIEW Julien Bayou, la tête de liste Europe-écologie aux régionales, était l’invité de l’émission de BFM Paris « Paris politiques », en partenariat avec « 20 Minutes »
Candidat aux élections régionales en Ile-de-France sous l’étiquette Europe écologie Les Verts, Julien Bayou était ce jeudi l’invité de Paris politiques, l’émission de BFM Paris en partenariat avec 20 Minutes. L’occasion pour le candidat de livrer sa vision du futur pour une région qu’il ambitionne de présider, en dépit du fait qu’il se retrouve en concurrence directe, à gauche, avec les candidates Clémentine Autain (LFI) et Audrey Pulvar, soutenue par le Parti socialiste. Ce sur quoi il a rappelé ce jeudi que « partir séparés ne signifie pas être divisés ».
- Agriculture
« En fait, on a un plan social qui ne dit pas son nom dans l’agriculture. Ce sont des centaines exploitations qui disparaissent en Ile-de-France. Avec ma liste, nous voulons être les meilleurs alliés des agriculteurs. C’est pour cela que l’on veut relocaliser l’agriculture. Avec le choix végétarien quotidien dans les cantines d’Ile-de-France, on offre une alternative tous les jours dans les cantines, ça permet de lutter contre le gaspillage, de fournir des revenus très concrets aux agriculteurs, un carnet de commandes pérenne, c’est un soutien très direct à l’agriculture ».
- Propreté
« Il y a deux manières d’aider très concrètement les éboueurs qui font un métier pénible et très dangereux. On doit obtenir des conditions plus avantageuses pour ces éboueurs, dont on souhaite allonger le temps de travail. Aujourd’hui on leur propose de travailler plus pour travailler moins. Quelles solutions ? Travailler à la réduction des déchets. L’économie circulaire, cela permet de réutiliser et réemployer des produits périssables. C’est une perspective de long terme pour la région pour réduire les déchets. Paris produit beaucoup de déchets qui sont brûlés à Ivry, à Créteil et on val les enfouir en Seine-et-Marne. On peut réduire les émissions de déchets, réemployer beaucoup, dans la culture, le cinéma ».
- Pollution dans le métro
« La région supervise Ile-de-France mobilités, qui a la main sur la RATP et SNCF pour le métro et RER. Nous reprochons à Valérie Pécresse de n’avoir rien fait. L’air dans le métro pose des problèmes de particules fines, de mise en danger d’autrui, pour les gens qui y travaillent quotidiennement. La solution est connue, malheureusement, Valérie Pécresse n’a fait que de l’affichage avec la promesse d’un million d’euros qui n’est jamais arrivé sur le terrain. Il y a urgence à agir. Valérie Pécresse est responsable par son inaction du fait qu’un Francilien par heure meurt de la pollution. Si on est sérieux avec les chiffres, c’est un plan Marshall qu’il faut mettre en place contre la pollution ».
- Logement
« Nous voulons tripler le budget pour le logement social ». Objectif : « soutenir les communes qui construisent du logement social », insiste Julien Bayou. « On peut faire du logement social accessible », comme à Versailles, pointe aussi le candidat, qui constate que le maire de cette commune des Yvelines, Etienne Pinte (UMP), a réussi à rattraper le retard de la commune en termes de logements sociaux.
« La région, ce n’est pas Paris en grand. On doit pouvoir densifier des villes qui ont été un peu abandonnées. A Nemours, à Coulommiers. C’est une vision d’ensemble. Tout ne doit passer pas par Paris, ce n’est pas tenable, notamment en termes de transports. Il faut des logements sociaux dans les quartiers aisés, mais il faut aussi pouvoir habiter dans les villes où l’on vit », considère Julien Bayou.
Favorable à l’encadrement des loyers, Julien Bayou considère qu’il incombe à la région « d’obliger les maires d’Ile-de-France à mettre en place ces encadrements ».
Mais il lui incombe aussi, aux yeux du candidats, d’agir sur les passoires thermiques, ces logements mal-isolés dans lesquels les habitants paient des factures d’énergie exorbitantes : « Ce que peut faire la région sur le logement, c’est investir dans la rénovation thermique, notamment. Investissement, zéro avance, zéro reste à charge pour les habitants de ces logements. Nous mettrons en œuvre ces mesures demain pour économiser sur la facture énergétique des habitants de ces logements. C’est bon pour le climat, c’est bon pour la santé et c’est bon pour l’emploi ».
- Logements d’urgence
« La construction de l’ïle de France fait que la ville a été construite avec des logements à l’est et des bureaux à l’ouest. Aujourd’hui, avec le télétravail, il y a des bureaux qui deviennent disponibles à l’ouest pour des logements d’urgence. Quand on parle des violences faites aux femmes, l’enjeu c’est d’éloigner le prédateur. Aujourd’hui on éloigne la victime, faute de possibilités suffisantes de logements, ce qui est une double peine. La région doit soutenir et mettre en place des hébergements d’urgence pour les victimes de violence, c’est une de ses compétences », explique Julien Bayou.
- Transports
« Il y a un enjeu de sécurité dans les transports et c’est une compétence de la région. Nous voulons embaucher des gens présents dans les rames et dans les trains : une brigade de tranquillité. On a besoin de monde dans les Noctiliens, notamment mais pas seulement. Cela fait six ans que l’on propose la présence d’humains dans les transports la nuit. Cela a été systématiquement refusé par l’actuelle majorité. Je ne me résous pas à ce que les femmes aient peur dans les transports. La région peut agir et porter plainte en lieu et place des victimes et ainsi on bloque la suppresion des bandes vidéos et les forces de l’ordre peuvent intervenir ».
Concernant la proposition d’Audrey Pulvar de rendre les transports gratuits, Julien Bayou plaide « pour une tarification plus juste et progressive ».
- Economie
« Trois milliards d’économies pour 200.000 emplois. Pour transformer l’économie francilienne au service du climat et de l’emploi local. La bonne nouvelle c’est que lorsqu’on investit dans la transition écologique, on investit dans la création d’emplois », insiste Julien Bayou. Comment débloquer ces budgets ? « En critérisant, à la différence de ce que fait Valérie Pécresse aujourd’hui. En opérant des crédits et en gérant les fonds européens alloués ». Il a aussi rappelé son opposition au Charles-de-Gaulle Express, pour mettre plutôt en avant la rénovation des RER B et D.
- Ecologie
« Valérie Pécresse, c’est l’ennemie de l’écologie », a assuré Julien Bayou. « Elle s’est opposée à la piétonnisation des voies sur berges et n’a rien fait contre la pollution en Ile-de-France. Aujourd’hui 1 Francilien meurt toutes les heures de la pollution », a-t-il aussi rappelé.