Municipales 2020 à Paris : Les socialistes et les Verts, main dans la main pour la victoire ?
POLITIQUE Les candidats au second tour des municipales à Paris avaient jusqu’à ce mardi 18 heures pour déposer leurs listes
Dernière ligne droite dans la campagne. Les candidats au second tour des municipales du 28 juin avaient jusqu’à ce mardi 18 heures pour déposer leurs listes. C’est chose faite et on y voit désormais un peu plus clair à 25 jours du second tour. En mars dernier, la maire sortante Anne Hidalgo (PS), candidate à sa propre succession est arrivée en tête avec 29,3 % des voix, suivie de la candidate LR, Rachida Dati (22,7 %) et de la candidate LREM Agnès Buzyn (17,3 %).
Dans un contexte inédit où plus de cent jours séparent le premier et le second tour de ce scrutin bousculé par la crise du coronavirus, les forces en présence, les stratégies, promesses et garanties ont été mises à rude épreuve ces dernières heures, pour l’ultime bataille dans la course à l’Hôtel de ville. Après de longues négociations, la liste Paris en commun de la maire socialiste Anne Hidalgo et les Verts emmenés par David Belliard – qui est arrivée quatrième au premier tour avec 10,8 % des voix – ont trouvé un accord de coalition dans la nuit de lundi à mardi. Un ticket pour la victoire finale face aux autres candidats enfoncés dans le statu quo ?
Dati, Villani, Buzyn, chacun sa route, chacun son chemin
Un temps évoquées, les tractations et alliances par arrondissement entre LREM et LR ont finalement été enterrées tout comme un accord global entre les deux formations. A l'exception du 5e arrondissement, où un accord a été trouvé avec Florence Berthout (ex-LR et candidate d'Agnès Buzyn) qui sera au bout du compte « candidate divers droite soutenant la candidature de Rachida Dati » lors du second tour.
Par ailleurs, Rachida Dati – qui tient une conférence de presse ce mercredi pour présenter ses « nouvelles mesures pour Paris » – n’hésite pas une seule seconde à tacler sa rivale, Agnès Buzyn. « Agnès Buzyn ne revient pas pour Paris. Elle ne souhaitait pas revenir, elle revient pour pouvoir se justifier sur sa mauvaise gestion de la crise du Covid », a-t-elle déclaré ce lundi au micro d’Europe 1. Ce sera donc chacun sa route, chacun son chemin, avec pour objectif pour Agnès Buzyn : sauver quelques meubles.
« Désormais, l’enjeu c’est de maintenir des mairies et ramener des élus pour exister au Conseil de Paris et faire vivre nos idées, qui sont celles de nombreux Parisiens », indiquait son entourage sollicité par 20 Minutes, le jour de l'annonce de son maintien. Longtemps attendu, approché et sollicité de part et d’autre, le candidat ex-LREM Cédric Villani (7,9% des voix au premier tour) a assuré de son côté dimanche qu’il ne formerait « pas d'alliance » au second tour, ni avec Anne Hidalgo ni avec Agnès Buzyn et qu’il se maintenait dans le 14e arrondissement. Les écolos et les socialistes sont finalement les seuls à avoir trouvé le précieux accord qui pourrait être synonyme de victoire d’Anne Hidalgo. Les verts s’en félicitent.
« Un bel accord arraché non sans mal »
Comme en 2014, l’exécutif parisien pourrait donc être mené par une large coalition de gauche composée de socialistes, de verts, de communistes et d’élus affiliés au Parti Radical de Gauche (PRG). En janvier dernier, à la question « Il n’y aura plus jamais d’alliance avec Anne Hidalgo ? » posée par 20 Minutes à David Belliard, ce dernier répondait : « La coalition se fait sur le projet. Ça se fera sur la base des propositions pour Paris notamment sur les questions d’urbanisme, d’espaces verts. Est-ce qu’on veut du béton ou des jardins ? Pour moi, il n’y a pas d’amour, que des preuves d’amour ». A l’arrivée, quelles sont ces preuves d’amour ?
Contacté par 20 Minutes, l’entourage de David Belliard salue « un bel accord arraché non sans mal, après de longues heures de tractations ». Les Verts ont obtenu dans ce deal « en rupture avec la politique d’urbanisme menée ces dernières années », les garanties d’avoir une mairie d’arrondissement « verte », la remise à plat du projet Bercy-Charenton, des espaces verts, la suppression de la moitié des places de stationnement en surface, le retour de la Bièvre, la piétonnisation des abords des 300 écoles les plus polluées, la suppression des publicités numériques, ou encore davantage d’élus verts au Conseil de Paris (environ 20 contre 16 en 2014). Et enfin, un poste d’adjoint pour David Belliard ? « S’il le souhaite, c’est à lui de l’exprimer », a indiqué le directeur de campagne de la maire, Emmanuel Grégoire. « Pour le moment, ce qui l’importe c’est le projet », réagit son entourage.
En fin d'après-midi, peu avant 18h, Anne Hidalgo et David Belliard et leurs équipes, ont fait un déplacement commun dans les rues du 9e arrondissement et ont partagé un verre en terrasse pour «officialiser l'accord passé».