Ramadan : Des fidèles célèbrent l'Aïd el-Fitr dans des mosquées à jauge réduite ou des stades

RELIGION A Levallois-Perret, les fidèles se sont réunis sur les terrains d’un complexe sportif

Guillaume Novello
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Dans les rares mosquées ouvertes, les fidèles doivent respecter les mesures de distanciation physique (illustration).
Dans les rares mosquées ouvertes, les fidèles doivent respecter les mesures de distanciation physique (illustration). — CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

« Ça nous a manqué ! » Des fidèles se sont rendus dans les quelques mosquées ouvertes dimanche pour la prière de l’Aïd el-Fitr, marquant la fin d’un ramadan confiné en raison du coronavirus. « Beaucoup de musulmans sont venus pour faire la prière, ça fait plaisir », se félicite Omar, 15 ans, tapis sous le bras et masque chirurgical sur le visage, à la sortie de la Grande mosquée de Pantin (Seine-Saint-Denis).

La jauge a été revue à la baisse, là où d’ordinaire, « environ 1.400 fidèles » peuvent être accueillis, explique M’hammed Henniche, l’un des responsables du lieu de culte. En ce dimanche matin, environ 800 croyants, répartis en deux cérémonies pour réguler l’affluence, ont assisté à la prière et au prêche, dont environ la moitié à l’intérieur même de la mosquée, estime-t-il. Les cérémonies religieuses ont pu reprendre après une décision du Conseil d’Etat qui a ordonné le 18 mai au gouvernement de lever l’interdiction « générale et absolue » de réunion dans les lieux de culte, instaurée dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. Dès samedi, des messes ont aussi eu lieu dans le pays.

Masques et distanciation physique

« Faut pas rester attroupés devant la mosquée », rappelle, à un groupe de jeunes, un des membres de la sécurité du site, chasuble orange sur le dos. Un sens de circulation a été défini, du gel hydroalcoolique mis à disposition et des masques distribués à ceux qui en étaient dépourvus. Associées à la distanciation physique, ces mesures barrières font partie des consignes données aux gestionnaires des lieux de culte dans le décret paru samedi, à quelques heures de l’une des deux dates les plus solennelles du calendrier musulman.

Après deux mois de fermeture liés à la crise sanitaire, les réouvertures de mosquées restaient cependant minoritaires, vu les délais. « Beaucoup de responsables associatifs ont paniqué et n’ont pas voulu ouvrir », reconnait M’hammed Henniche, également responsable de l’Union des associations musulmanes du 93.

Des fidèles dans des stades

En Seine-et-Marne, la mosquée d’Ozoir-la-Ferrière avait convié les fidèles dans un stade de 7.000 m2 en plein air. Initiative similaire à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), où 2.000 personnes se sont réunies sur les terrains d’un complexe sportif, selon France Bleu.


Le Conseil français du culte musulman avait d’ailleurs appelé les croyants « à ne pas célébrer dans les mosquées la prière de l’Aïd el-Fitr », préconisant de « l’accomplir chez soi et en famille ». Mais pour de nombreux fidèles, l’occasion de tourner la page de ce ramadan confiné était trop belle. « Pendant ce mois-là c’est le côté convivial qui a été bloqué », « quand les voisins s’invitent, la famille », dit Nazim, devant la mosquée de Mantes-la-Ville (Yvelines). Quelque 300 fidèles ont été autorisés à assister au prêche de l’imam dans une mosquée qui peut accueillir 1.200 personnes habituellement.