Journée internationale des droits de la femme: Dans le cortège parisien, les moins jeunes aussi se mobilisent

FEMINISME Des dizaines de milliers de personnes ont défilé ce dimanche dans les rues de Paris à l’appel du collectif « Les Grandes gagnantes »

Guillaume Novello
Les parapluies étaient de sortie lors de la manif pour les droits des femmes, dimanche 8 mars, à Paris.
Les parapluies étaient de sortie lors de la manif pour les droits des femmes, dimanche 8 mars, à Paris. — G. Novello
  • A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le collectif « Les Grandes gagnantes » appelait à une grande manifestation à Paris ce dimanche.
  • Malgré le mauvais temps, des dizaines de milliers de personnes ont défilé pour dénoncer les violences sexuelles, les inégalités salariales ou encore la réforme des retraites.
  • Parmi les manifestants, de nombreuses personnes âgées qui souhaitaient montrer « leur solidarité avec toutes les femmes ».

La pluie était-elle venue en aide au patriarcat ? En tout cas elle n’a pas dissuadé des milliers de manifestantes et manifestants de répondre à l’appel du « #8 mars, marche des grandes gagnantes ». Le cortège parisien, massif, s’est élancé à 14h de la Place d’Italie pour rallier la place de la République vers 17-18 heures, perturbée par des ondées intermittentes mais sérieuses.

Dans le défilé, principalement des femmes bien sûr, mais aussi toutes sortes de revendications allant de la dénonciation des violences faites aux femmes, à une meilleure égalité salariale, en passant par l’opposition au projet de réforme des retraites, accusé de dégrader la situation économique des femmes. On trouvait également une gigantesque Rosie la riveteuse en papier mâché ou encore des militantes kurdes dénonçant la politique machiste du « fasciste » Erdogan. En somme, un joyeux bordel revendicatif animé par de nombreux slogans et chansons – « Et la rue, elle est à qui ? Elle est à nous ! ».


Si les membres du cortège étaient globalement jeunes, certaines femmes plus âgées n’ont pas hésité à batte le pavé par « solidarité avec toutes les femmes victimes de violences », comme Dominique, 70 ans, croisée près de la gare d’Austerlitz avec une pancarte violette à la main. Elle veut dénoncer « les femmes, violées, battues, mal payées ». Mais son engagement est venu progressivement. « Quand ma fille est devenue ado, je me suis rendu compte qu’elle n’était pas protégée, et je suis devenue féministe pour la défendre. » Et sa fille a suivi le même chemin qu’elle.

« Bravo à Adèle Haenel »

Plus loin dans le cortège, Odile marche avec ses amies Josie et Monica contre « toutes les violences faites aux femmes ». Elle s’emporte contre les « 149 féminicides de l’année 2019 » et veut « dire Bravo à Adèle Haenel ». « J’ai commencé à descendre dans la rue le 1er mai 2019, car je ne supportais plus les répressions policières », raconte-t-elle, citant en exemple l’intervention musclée de la police contre des féministes samedi soir, place de la République. « Notre vie, elle est faite, ajoute-t-elle. Mais on pense aux jeunes qui pourraient être nos enfants. »

Bras dessus, bras dessous, Suzanne, qui va vers ses 80 ans, défile avec sa petite-fille Eléa, 17 ans. Militante féministe, la grand-mère l’assure : « Depuis que je suis en âge de comprendre le monde, je me suis toujours opposée ! ». Plus jeune, elle a fait partie de divers groupes féministes. Et aujourd’hui, elle manifeste « pour les femmes et l’égalité entre les sexes ». « Trop souvent, on favorise les hommes au détriment des femmes, appuie Eléa. Il y a aussi des discriminations contre les jeunes et les plus âgés. » La relève est assurée.