Paris : Coronavirus et Brexit vont-ils plomber le tourisme dans la capitale ?

TOURISME L’incertitude liée à l’épidémie de coronavirus plane sur la destination favorite des Chinois en Europe

20 Minutes avec AFP
La Tour Eiffel est le site parisien le plus visité par les touristes
La Tour Eiffel est le site parisien le plus visité par les touristes — Clément Rodriguez/20 Minutes

L’année 2020 sera-t-elle un bon cru en matière de fréquentation touristique, pour Paris et sa région ? L’incertitude liée à l'épidémie de coronavirus plane sur la destination favorite des Chinois en Europe, avec environ un million de visiteurs l’an dernier. « L’économie touristique francilienne est pour l’instant dans une grande incertitude » faute de pouvoir évaluer, à ce stade, la durée et l'impact de l'épidémie de coronavirus, a déclaré la présidente de la région Valérie Pécresse ce lundi lors d’une conférence de presse.

« Pour l’instant, les prévisions aériennes nous indiquent une baisse de 60 % du marché chinois pour février, mars et avril 2020, par rapport à la même période de 2019 », a-t-elle ajouté, en présentant le bilan annuel du Comité régional du tourisme. Cinquième clientèle internationale pour la région, les touristes chinois sont la deuxième en termes de dépenses, avec un milliard d’euros de recettes l’an dernier. Si l’épidémie « touche d’autres pays d’Asie » et « arrive en Europe, les prévisions deviennent beaucoup plus alarmistes ». A titre de comparaison, l’épidémie de Sras « avait eu un effet très fort sur les déplacements des touristes asiatiques, avec une baisse de 300.000 visiteurs en 2003 comparé à 2002 », a rappelé Valérie Pécresse.

Incertitudes liées au Brexit

En 2019, les incertitudes liées au Brexit ainsi que les grèves et des manifestations liées aux mouvements sociaux ont fait stagner la fréquentation touristique à Paris et en Ile-de-France, en comparaison avec 2018 qui avait été une année record. Dans le détail, les arrivées hôtelières ne sont qu’en très léger recul (-0,1 %) à 35,4 millions en 2019, grâce au soutien de la clientèle française qui en a représenté 18,8 millions – un nombre record –, soit 408.000 de plus que l’année d’avant. Cela a quasi intégralement compensé le recul des clientèles internationales, qui avec 16,6 millions d’arrivées, sont en retrait de 431.000, selon la même source.

« Les incertitudes autour du Brexit, les mouvements sociaux en France, le contexte économique européen moins dynamique ainsi que les tensions commerciales mondiales ont freiné la venue de certaines clientèles dont notamment les Britanniques, les Chinois et les Proche et Moyen-Orientaux », a commenté le CRT.

Les Chinois particulièrement « sensibles au risque sécuritaire »

Parmi les cinq pays qui ont fourni les plus grands contingents de visiteurs étrangers l’an dernier, seuls les Etats-Unis ont légèrement progressé, avec 2,64 millions d’arrivées, soit 47.000 de plus. Les quatre suivants sont en recul, en particulier les Britanniques (-266.000 arrivées à 1,86 million), mais aussi dans une moindre mesure, les Allemands (-19.000 à 1,25 million), les Espagnols (-30.000 à 1,11 million) et les Chinois (-85.000 à 950.000).

Ces derniers sont venus nettement moins « en raison du climat social tendu » en France l’an dernier : les Chinois sont en effet particulièrement « sensibles au risque sécuritaire » tout comme les touristes en provenance du Proche et du Moyen-Orient, qui ont reculé de 8,2 % l’an dernier, a estimé le CRT.