Paris: Un mois après sa mort, la tombe de Jacques Chirac n'est pas un lieu de pèlerinage

HOMMAGE La forte affluence au cimetière du Montparnasse après l’inhumation de Jacques Chirac n’a pas duré

Caroline Politi
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La tombe de Jacques Chirac
La tombe de Jacques Chirac — Caroline Politi/20 Minutes
  • Jacques Chirac est inhumé avec sa fille en plein cœur du cimetière du Montparnasse, dans le 14e arrondissement de Paris.
  • La semaine qui a suivi la mort de l’ancien président de la République, le cimetière du Montparnasse a connu une très forte affluence.
  • Aujourd’hui, la tombe de l’ancien président fait partie des tombes visitées, au même titre que celles d’autres personnalités.

Ni épitaphe, ni ornement. Seuls quelques bouquets de fleurs jetés derrière la barrière de sécurité et une vingtaine de pommes permettent de la distinguer des autres. Un peu plus d'un mois après la mort de Jacques Chirac, inhumé dans la plus stricte intimité, le cimetière du Montparnasse, dans le 14e arrondissement de Paris, a retrouvé son calme. Si des plans plastifiés indiquant précisément l’emplacement de la tombe de l’ancien président de la République sont à disposition des visiteurs, sa sépulture n’est pas devenue un lieu de pèlerinage. « Elle fait partie des tombes visitées mais au même titre que celles d’autres personnalités », constate un employé du cimetière.

La semaine qui a suivi son inhumation, la fréquentation du cimetière a grimpé en flèche. « Il y a eu une grosse affluence les premiers jours, les gens venaient pour lui rendre hommage, mais ça n’a pas duré très longtemps », poursuit-il. Une file d’attente traversait le cimetière et les anonymes se pressaient pour signer les registres installés à l’entrée. Désormais, la plupart des visiteurs s’arrêtent quelques minutes devant la tombe en marbre gris où repose également la fille aînée du couple Chirac, Laurence. Certains dégainent leur téléphone pour immortaliser la scène, puis reprennent leur chemin. « Je ne suis pas venue spécifiquement pour lui, explique ainsi Françoise. A l’origine, j’étais plus intéressée par celles de Sartre et Simone de Beauvoir mais bon, c’est l’occasion. »

« C’était un grand homme, visionnaire, proche des gens »

Au milieu des touristes et promeneurs, la tombe de l’ancien président draine néanmoins quelques admirateurs. Véronique et Martine, deux amies parisiennes, ont attendu que l’effervescence autour de son décès s’estompe pour se déplacer. « C’était un grand homme, visionnaire, proche des gens, c’était important pour nous de venir », lâche la première. En chemin, elle a pensé à acheter des fleurs puis a oublié quelques minutes avant de passer les grilles du cimetière. « La vieillesse… », sourit son amie. Anne et Jean-Paul, non plus n’ont pas acheté de bouquet. « Faut pas pousser quand même ! », sourit ce Nantais, de passage pour quelques jours dans la capitale. C’est pourtant l’inhumation de l’ancien Président qui les a poussés à venir découvrir ce cimetière. « On connaissait le père Lachaise, mais pas celui-ci, c’était l’occasion », poursuit sa femme, précisant qu’ils avaient toujours voté pour Jacques Chirac.

Mais tous les curieux ne sont pas pour autant des admirateurs de l’ancien chef d’État. « Ça me fait ni chaud, ni froid », assure Guy. Il traversait le cimetière lorsqu’il a été attiré par les quelques visiteurs prenant des photos de la sépulture. Jean-François, lui, cherchait la tombe de Serge Gainsbourg, lorsqu’il s’est retrouvé devant celle de Jacques Chirac. « Bah, y’a pas de menottes ? », plaisante le trentenaire. Et de préciser : « J’avoue que j’ai du mal à comprendre tous ces hommages, j’ai l’impression qu’on réécrit l’histoire après coup. »