Quel intérêt aurait la fusion des Hauts-de-Seine et des Yvelines ?

SOCIETE Selon Europe 1, Emmanuel Macron aurait donné son vert feu à la fusion des Hauts-de-Seine et des Yvelines. Une information vite démentie par l’Elysée. Mais que se passera-t-il si les deux départements ne font plus qu’un ?

Romain Lescurieux
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Image d'illustration de cadres à La Défense (Hauts-de-Seine).
Image d'illustration de cadres à La Défense (Hauts-de-Seine). — STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
  • Pierre Bédier dans les Yvelines, et Patrick Devedjian dans les Hauts-de-Seine demandent la fusion des deux départements depuis 2016.
  • Le gouvernement planche encore sur ce dossier aux multiples enjeux.

Un serpent de mer qui ressurgit. Selon Europe 1, Emmanuel Macron aurait donné son vert feu à la fusion des départements des  Hauts-de-Seine et des  Yvelines. Un accord qui aurait été donné au printemps. Depuis quelques années, ce rapprochement est demandé par les présidents (LR) des deux conseils départementaux, Pierre Bédier et Patrick Devedjian. Si l’information a finalement été démentie par l’Élysée dans la foulée et par le ministère en charge des Collectivités territoriales, sollicité par  Public Sénat, le projet reste toutefois non loin de la table. Mais de quoi parle-t-on ?

« Nous voulons constituer une seule collectivité »

En février 2016, peu de temps après la création de la Métropole du Grand Paris, les départements des Hauts-de-Seine et des Yvelines crée l’Etablissement public interdépartemental Yvelines/Hauts-de-Seine (EPI 78/92), rendu possible par la réforme des collectivités territoriales. Le 30 juin 2017, les assemblées départementales des deux départements vont plus loin et se prononcent en faveur d’une véritable fusion en votant deux délibérations. Le but des élus ? « Former une seule et unique collectivité départementale ».

Des rapprochements de services commencent à s’opérer dans les domaines de l’éducation et de la commande publique, de la voirie et même de l’archéologie. A plus long terme, la perspective d’une fusion est d’« investir sur des projets communs pour une plus grande attractivité du territoire au bénéfice des habitants », notent Patrick Devedjian et Pierre Bédier.

En juin 2019, ils présentent « les nouveaux projets que leurs collectivités vont mener conjointement pour renforcer l’attractivité du territoire ouest francilien ». « Notre objectif à terme n’a pas changé, disent-ils, nous voulons constituer une seule collectivité. » Mais le gouvernement planche encore sur ce sujet aux multiples enjeux, notamment économique. « L’imbrication des économies est forte comme l’illustre le fait que les Hauts-de-Seine sont, après Paris, la première destination des Yvelinois qui travaillent hors du département », note-t-on du côté de l’EPI.

Un enjeu politique ?

D’après Europe 1, cette fusion pourrait permettre à la majorité de renforcer son implantation locale avant les échéances électorales de la fin du quinquennat. Notamment les élections régionales. Selon une note que la radio a pu consulter, en échange de cette fusion demandée par les conseils départementaux, des marcheurs seraient intégrés dans les listes aux municipales de mars, puis aux départementales de 2021.

Aurore Bergé, porte-parole des députés LREM, a toutefois réagi sur Twitter aux informations de la radio. « Aucune, oui, aucune décision n’a été prise. Et l’article regorge d’intox ». Mais les élus veulent continuer de se battre en faveur de la fusion. En 2018, lors d’une conférence de presse, Patrick Devedjian, déclarait : « Elle est si avancée que nous sommes quasiment dans une situation irréversible. »