VIDEO. Paris: Manucure de rhinocéros, dressage d’otaries… Dans les coulisses du zoo de Vincennes

REPORTAGE A l’occasion des 5 ans de la réouverture du parc zoologique de Paris ce vendredi, « 20 Minutes » eu accès aux coulisses du zoo et assisté aux soins spéciaux des rhinocéros, girafes et otaries.

Marie De Fournas
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Aurore, Adège et Gomy, trois des 12 femelles girafes que compte le zoo de Vincennes
Aurore, Adège et Gomy, trois des 12 femelles girafes que compte le zoo de Vincennes — M.F/ 20 Minutes
  • Il y a cinq ans, le parc zoologique de Paris rouvrait ses portes après avoir été fermé en 2008 pour cause de vétusté. Ce week-end, il fête les cinq ans de sa réouverture.
  • A cette occasion, nous sommes allés dans les coulisses du parc à la rencontre des animaux et de leurs soigneurs qui s’en occupent quotidiennement.
  • Au programme de la matinée : manucure de rhinocéros, dressage d’otaries et nourrissage des girafes.

« Lui, c’est Wamy, il a 8 ans, il sort tout juste de l’adolescence », nous explique Mathieu, soigneur au parc zoologique de Paris, dit zoo de Vincennes, en désignant un rhinocéros. Installée dans un box, la bête de 2 tonnes attend patiemment… sa petite manucure.

Un rinçage à l’eau, une couche de désinfectant, une couche d’huile de foie de morue pour consolider l’ongle et enfin de l’argile pour le protéger : Wamy est prêt pour aller se pavaner dans son enclos. « On le fait un jour sur deux à chacun de nos deux rhinocéros, pour éviter que leurs ongles se fissurent et s’infectent », précise Mathieu, qui s’en occupe depuis cinq ans maintenant.

68 naissances en 2018

Il y a cinq ans justement, le parc zoologique de Paris rouvrait ses portes après avoir été fermé en 2008 pour cause de vétusté. Depuis cette réouverture, beaucoup de choses ont changé. Il y a par exemple eu un paquet de naissances. Rien qu’en 2018, le parc en a enregistré 68, dont près de la moitié chez les mammifères.

« Ce qui favorise les naissances c’est l’environnement, la bonne association d’animaux, mais aussi le rôle des soigneurs, explique Alexis Lécu, vétérinaire et directeur scientifique du zoo. Nous avons par exemple un couple de fossa. Dans la nature, ces mâles et femelles carnivores ne se côtoient que quelques jours par an pour s’accoupler. Le reste du temps, s’ils se croisent, ils s’entre-tuent. Les soigneurs ont donc dû attentivement les observer pour les faire se rencontrer au bon moment. Ça a marché et nous avons eu trois bébés en 2018 ! »

Kito et Yaci, le nouveau couple d’otaries à fourrure australe

En plus des naissances, le zoo a diversifié et augmenté son nombre d’espèces. De 168 au début, il compte aujourd’hui 194 espèces, soit plus de 2.000 animaux. « Et on a encore de la marge, assure Alexis Lécu. Il y a des espaces dans le zoo et encore 2,5 hectares non exploités à côté. »

Alors pour ses 5 ans, plusieurs nouvelles espèces vont faire leur entrée dans le parc en 2019. Des coatis arriveront en avril. Ils seront suivis en juillet de suricates et d’otocyons, ainsi que de requins bambous en décembre. Depuis février, les petits nouveaux sont un couple d’otaries à fourrure australe : Kito et Yaci. « Sur Kito, le mâle, c’est très visible : 50 % de son corps est recouvert de poils d’environ 4 centimètres. Sec, c’est un doudou », s’amuse Anthony, soigneur.

« Ce ne sont pas des chiens, on ne fait pas de bisous ou de papouilles »

Les otaries font partie des animaux à avoir les rapports les plus proches avec les soigneurs qui les entraînent deux fois par jour. Tourner la tête, ouvrir la bouche, sauter dans l’eau, répondre à son nom, s’allonger… Toutes obéissent avec enthousiasme au doigt et à l’œil des soigneurs qui sont en contact direct avec elles.

Moment de complicité entre Ella, une otarie du zoo de Vincennes et son dresseur, le 10 avril 2019.
Moment de complicité entre Ella, une otarie du zoo de Vincennes et son dresseur, le 10 avril 2019. - M.F/ 20 Minutes

« Avec les otaries, cela peut aller très vite. Yaci a appris en deux jours à poser son nez sur une cible, explique Anthony en rappelant qu’il ne s’agit tout de même pas d’animaux domestiques. Ce ne sont pas des chiens, on ne fait pas de bisous ou de papouilles. L’objectif de cet entraînement, c’est de pouvoir les manipuler sans problème pour leur apporter des soins. C’est indispensable car c’est un animal marin dont la respiration est consciente, donc cela peut être dangereux de l’anesthésier complètement. »

Ici, rien ne se fait en forçant l’animal. Tout en sur la base du volontariat. Si l’action accomplie est souhaitée, il est encouragé et récompensé, sinon, il est ignoré. « On ne rentre pas en conflit avec un animal sauvage », rappelle Anthony.

Gomy, la girafe gourmande et collante

Après ce bain agité avec les otaries, direction un lieu où règne le calme : l’enclos des girafes. « Elles sont très douces et pacifistes, explique Julie la soigneuse en tendant à trois girafes une portion de “barbotine”. C’est leur péché mignon, une recette créée ici au zoo ! C’est un mélange de farine d’orge, de flocons d’avoine et de graines de lins bouillis à l’eau. » Le zoo compte deux mâles et douze femelles, toutes nées en captivité.

Nourrissage des girafes, le 10 avril 2019 au zoo de Vincennes.
Nourrissage des girafes, le 10 avril 2019 au zoo de Vincennes. - M.F/ 20 Minutes

« Elles ont chacune leurs propres personnalités. Gomy est la plus gourmande et la plus collante, c’est parfois presque trop, plaisante Julie. Adège adore les gratouilles, mais est très peureuse : un jour pour la changer d’enclos cela a pris une demi-journée. Et là-bas, il y a Agamy, une vraie patte, elle a 35 ans. C’est la sixième girafe la plus vieille au monde en captivité. »

Visites pieds nus, petits-déjeuners avec les girafes et soirée « silent zoo »

Outre ces animaux, le zoo de Vincennes entend satisfaire les attentes de ses visiteurs avec toujours plus d’expériences originales. Visites pieds nus, nourrissage des animaux au plus près du public, petits-déjeuners avec les girafes, présentation des nouvelles espèces par des soigneurs, soirée « silent zoo »… « On essaie d’utiliser les nouvelles techniques de médiation pour faire passer des messages autrement qu’avec un panneau à lire », lance Alexis Lécu.

Et pour attirer encore plus de monde, le zoo organise un week-end festif pour son anniversaire avec démonstration d’escalade sur le grand rocher et jeu concours avec une nuit au zoo à la clef. De vendredi à dimanche, l’entrée pour les moins de 13 ans est exceptionnellement gratuite.