Sida:«L’Ile-de-France est l’une des régions les plus concernées par l’épidémie»
SOCIETE L’Observatoire régional de santé d’Ile-de-France (ORS) publie ce jeudi une étude sur l’épidémie du sida…
« Pour une région sans sida ». Ce jeudi, l’Observatoire régional de santé d’Ile-de-France (ORS) publie une étude sur l’épidémie du sida dans les huit départements franciliens. Et pour cause. La situation reste alarmante. « Parmi les régions françaises, l’Ile-de-France est l’une des plus concernées par l’épidémie du VIH/sida », selon l'Observatoire régional de la santé. En 2016, le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité VIH était de 206 par million d’habitants soit près de quatre fois le taux estimé en France métropolitaine.
Nouvelles contaminations, séropositivités ignorées, profils des patients, dépistage ou encore mode de contamination… Valérie Féron qui est à l’origine de l’étude et Isabelle Grémy directrice de l’ORS font le point pour 20 Minutes sur ces chiffres.
« Nous avons une surreprésentation de l’épidémie diagnostiquée et non diagnostiquée »
« En France métropolitaine, l’Ile-de-France a toujours été touchée de manière importante par l’épidémie. Et ce, principalement au centre de la capitale, dans les quatre premiers arrondissements », affirme Isabelle Grémy.
Selon l’étude, parmi les Parisiens ayant découvert leur séropositivité entre juillet 2013 et juin 2018, 76,2 % sont des hommes et 23,8 % des femmes. « L’épidémie parisienne touche majoritairement les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes », note l’ORS. De plus, parmi les Parisiens ayant découvert leur séropositivité entre 2013 et 2018, 26,1 % ont moins de 30 ans (25,6 % en Île-de-France et 26,2 % en France) et 58,3 % sont nés à l’étranger (62,8 % en Île-de-France et 51,2 % en France), relève l’étude. A noter que les usagers de drogue représentent 1 % des cas.
Enfin, parmi les personnes qui ignorent leur séropositivité à travers la France, 42 % vivent en Ile-de-France. « Nous avons une surreprésentation de l’épidémie visible et diagnostiquée et celle non diagnostiquée. Ces gens l’ignorent et sont contaminants. C’est problématique », précisent Isabelle Grémy et Valérie Féron. Alors, comment lutter ?
« Il faut répéter les dépistages »
« Il faut que les gens se fassent plus dépister, en plus nous avons tout un éventail de technique de dépistage, d’auto-test, qui permettent notamment de raccourcir le temps et d’avoir des résultats presque instantanés. Et il faut répéter les dépistages quand il y a un risque », détaille Isabelle Grémy.
De son côté, la région Ile-de-France rappelle notamment son soutien au déploiement d’autotests VIH ou encore d’unités mobiles de dépistages. « La région a d’ores et déjà financé 2 bus pour 2 associations afin de permettre des actions ciblées sur des populations à risque et plus éloignées du système de soins », note-t-on au sein de la région. Pour les deux premières années de mise en œuvre du plan « agenda pour une Région Ile-de-France sans Sida », 4.000 autotests (sur un objectif 10000 autotests d’ici 2 ans) ont été distribuées auprès des associations franciliennes.