Grand Paris Express: Sortir de nouveaux projets de terre… Avec 43 millions de tonnes de terre

INNOVATION La Société du Grand Paris envisage de déblayer près de 43 millions de tonnes de terres sur quinze à vingt ans…

Caroline Sénécal
— 
Assemblage du premier tunnelier du Grand Paris Express à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), le 3 février 2018.
Assemblage du premier tunnelier du Grand Paris Express à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), le 3 février 2018. — M.ASTAR/SIPA
  • Le réseau de métro du Grand Paris Express vise à relier les grands pôles stratégiques de la région Ile-de-France.
  • La société Grand Paris Express (SGP) souhaite revaloriser 70 % des déchets de terre.
  • Moins de 5 % des terres ont subi une pollution liée à des activités industrielles.

Revaloriser les terres extraites des travaux du métro francilien. Tel est l’objectif de la société Grand Paris Express (SGP). Elle s’engage à déblayer 43 millions de tonnes de terre et souhaite en revaloriser 70 %.

« La gestion des déblais est un sujet d’attention central pour la société du Grand Paris depuis l’origine du projet, détaille Philippe Yvin, président du directoire de la SGP. Conscients de l’impact des chantiers sur les territoires, nous entendons promouvoir une gestion environnementale performante. »

Le travail de creusement des tunnels n’a pas encore commencé. Ce nouveau réseau de métro vise à relier les grands pôles stratégiques de la région Ile-de-France, et le centre parisien. Il totalise 200 km de tracé, majoritairement en souterrain, avec 68 gares.

L’aménagement de parcs urbains et de golfs

Grâce au chantier, ainsi qu’à ses millions de m3 de déchets de terre inerte extraits des tunnels creusés, le réaménagement de carrières et de friches devient possible. Des volumes importants de matériaux compatibles avec le fond géochimique du site sont nécessaires. « La société répertorie 73 carrières disponibles, dont 30 en Ile-de-France, avec une moyenne de 13 millions de tonnes par an », détaille Xavier Bossaert, responsable du bureau des médias de la société du Grand Paris.

Des solutions de valorisation ont été envisagées. Des parcs urbains, des parkings, des sous-couches routières, des fosses de plantation, ou encore des golfs… Différents projets d’aménagement vont voir le jour avec le futur métro. En partenariat avec l’association des maires de France (AMIF), les collectivités ont été sollicitées en 2014. Il s’agit de recenser les projets d’aménagement et les besoins en matériaux nécessaires. La valorisation comprend également l‘utilisation des déblais pour la fabrication de matériaux dans l’industrie du BTP.

Le château de la Grange Le Roy dépollué

Il était en ruine depuis des années. Le château de La Grange Le Roy et ses corps de ferme vont retrouver leur vocation agricole. Le dépôt de terres neutres s’amorcera à l’automne 2018. Le projet devrait se terminer dans dix ans. 1,1 millions de m3 de terre seront issus des travaux du Grand Paris. « Les dépôts monteront jusqu’à 15 m de haut », précise Reda Semlali, directeur commercial du groupe ECT, premier groupe français de gestion de remblais de matériaux inertes. Il gère le dossier du Grand Paris Express pour l’entreprise. La plantation de noyers et d’arbres pour bois de chauffage à Grisy-Suisnes, ainsi qu’une ferme pédagogique avec des animaux à Coubert font partie du projet. Il s’agit de remettre en valeur le site, avec la création d’une fondation culturelle.

La terre issue des travaux va être déposée sur l’ensemble de l’Ile-de-France. Toutes les carrières ont été identifiées dans la région, ainsi qu’à sa périphérie. S’il est impossible d’extraire des terres sur le territoire dans sa globalité, certaines villes exporteront leurs détritus vers d’autres agglomérations. « Nous souhaitons maintenir une ceinture verte en Ile-de-France », révèle Reda Semlali.

Vers un nettoyage des terres

Certains terrains restent fortement sulfatés. Les éléments extraits doivent être dépollués. « Seuls quelques secteurs sont concernés. Il y a des zones de pesage et une réelle traçabilité des terres pour connaître leurs caractéristiques, leur provenance, et leur destination, développe Reda Semlali. Nous savons que 10 % des déchets doivent faire l’objet d’une dépollution. Un faible pourcentage dû à la profondeur d’excavation des terres. » Moins de 5 % des terres ont subi une pollution liée à des activités industrielles.