Sans-abri: La Ville de Paris propose à l'Etat deux sites pour les SDF

PARIS Seuls 30 % des appels au 115 aboutissent à une proposition d’hébergement, rappelle l’adjoint au Logement de la mairie de Paris, qui estime qu’il faut « changer de braquet »…

20 Minutes avec AFP
Une femme SDF à Paris. (Illustration)
Une femme SDF à Paris. (Illustration) — A. GELEBART / 20 MINUTES

La Ville de Paris propose à l’Etat que deux nouveaux sites soient aménagés pour accueillir « des centaines de sans-abri », qui souffrent d’un manque de places en hiver, indique Ian Brossat, adjoint PCF au Logement de la mairie de Paris, dans le Journal du dimanche.

« La situation reste très préoccupante. Selon le Samu social, seuls 30 % des appels au 115 aboutissent à une proposition d’hébergement. Il faut donc changer de braquet. Cet été, le président de la République a dit qu’il ne voulait "plus personne dans les rues". Je lui réponds : chiche ! », déclare cet adjoint d’Anne Hidalgo.

Aménager le Val-de-Grâce et transformer un parking à Neuilly

La Ville propose d’aménager le Val-de-Grâce (propriété du ministère des Armées), « vide depuis juin 2016, qui pourrait accueillir des sans-abri en attendant son réaménagement ». « D’autre part, un terrain d’un peu plus de 1.000 m² situé à Neuilly-sur-Seine, copropriété de la Ville de Paris et des Beaux-Arts, aujourd’hui utilisé comme parking par un club de tennis », pourrait « se prêter à de l’hébergement modulaire », selon Ian Brossat.

Et ce communiste d’affirmer qu’il ne s’agit pas, en choisissant Neuilly, de punir « les quartiers huppés ». D’ailleurs, « les choses se passent bien » dans le 16e arrondissement où des logements pour SDF ont été installés en lisière du bois de Boulogne il y a un an, affirme l’adjoint.

La Ville de Paris, qui dispose de 10.000 places d’hébergement d’urgence, va ouvrir « 1.000 places supplémentaires dans le cadre du plan "grand froid" » et « de nouveaux centres d’hébergement » à compter du 10 décembre, précise aussi Ian Brossat.

Mise en garde contre Airbnb

Par ailleurs, l’adjoint met une nouvelle fois en garde la plateforme de réservation de logements touristiques Airbnb : si « elle refuse de respecter les règles de bon gré, nous utiliserons évidemment tous les moyens judiciaires à notre disposition ». Elle « doit comprendre que Paris, ce n’est pas le Far West ! ».

Depuis vendredi, toutes les annonces de logement touristique sur les plateformes doivent être enregistrées auprès de la mairie. Pour l’instant, le chiffre d’inscrits « est de 15.000 », ce qui est « insatisfaisant », selon l’adjoint. L’élu communiste avait aussi demandé le 20 novembre au gouvernement de « publier un décret qui nous permette de sanctionner les plateformes qui ne respectent pas la loi ».

Le PDG d’Airbnb avait fait bondir la mairie de Paris en annonçant que sa plateforme limiterait à 120 jours par an ses locations de meublés touristiques dans quatre arrondissements du centre de Paris à partir de janvier 2018, alors qu’une loi de 2016 impose cette règle dans toute la capitale.