VIDEO. Sénatoriales: Et si Anina Ciuciu devenait la première sénatrice rom de France?

ELECTIONS Arrivée à 7 ans en France après avoir fui la Roumanie avec ses parents et ses sœurs, Anina Ciuciu rêve d'une élection au Sénat, dimanche. Ses chances sont minces...

F.H. avec AFP
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Anina Ciuciu, jeune femme de 27 ans d'origine rom, est candidate aux sénatoriales en Seine-Saint-Denis.
Anina Ciuciu, jeune femme de 27 ans d'origine rom, est candidate aux sénatoriales en Seine-Saint-Denis. — ALAIN JOCARD / AFP
  • Anina Ciuciu se présente en Seine-Saint-Denis sur la liste « Notre Avenir ».
  • Elle affirme qu’elle ne sera pas « la Rom de service ».

Des hommes blancs sexagénaires et une jeune femme d’origine rom. C’est peut-être la future photo qui sera prise au . Avouons-le nous sommes dans le cliché mais c’est le rêve d'  . Cette élève avocate de 27 ans d’origine rom est candidate aux sénatoriales en Seine-Saint-Denis. Elle mène la liste indépendante « Notre avenir » avec la bénédiction de la sénatrice écologiste sortante de Seine-Saint-Denis,  .


Si elle est élue dimanche, elle serait la première femme d’origine rom au Palais-Bourbon. Elle qui est arrivée en France à 7 ans quand ses parents – père comptable, mère infirmière – fuient la Roumanie post-communiste ravagée par la crise avec leurs trois fillettes. « J’ai été mendiante, j’ai été humiliée à jamais. Mon parcours prouve que tout est possible », explique Anina Ciuciu à l’AFP.

Naturalisée en 2013

Arrivée en France, la famille est déboutée du droit d’asile et sommée de quitter le territoire, ils sont chassés de l’hôtel social et de l’école. Un jour, alors qu’elle fait la manche à Bourg-en-Bresse, sa mère fait une rencontre qui va changer le cours de leur histoire : Jacqueline de la Fontaine, institutrice qui va aider le couple et ses enfants dans leurs démarches avec comme priorité : la scolarisation des enfants.

Anina Ciuciu est naturalisée en 2013 après la publication de son livre  (City éditions). Elle est la seule de sa famille à être française.

Si elle est élue, la militante associative - au sein de  notamment - martèle qu’elle ne sera pas « la Rom de service ». Ses chances restent néanmoins minces, dans un scrutin où les partis traditionnels pèsent lourd.

« Ouvrir la voie »

« Je la soutiens car elle représente des combats difficiles, pour la justice et l’écologie, et que sa trajectoire a beaucoup de sens du point de vue de la République. Mais la bataille va être dure, car elle est jeune et qu’il y a aussi beaucoup de préjugés sur les Roms », prédit la sénatrice Aline Archimbaud.

Parmi ces combats, Anina Ciuciu cite d’abord l’accès à l’éducation. Mais sa lutte consiste aussi, peut-être même surtout, « à ouvrir la voie ». « Après moi il y en aura beaucoup d’autres », parie-t-elle.