Paris: Des parents d’élèves dénoncent les «couacs» du logiciel Affelnet

EDUCATION Parents et élèves parisiens « rejetés » et « déçus » par le logiciel d’affectation Affelnet se rassemblent ce mercredi matin devant le rectorat de Paris (19e arrondissement)…

Romain Lescurieux
ILLUSTRATION de collégiens
ILLUSTRATION de collégiens — DURAND FLORENCE/SIPA
  • Affelnet gère l’affectation des 16.227 élèves de 3e à Paris
  • Selon le rectorat de Paris, il n’y a pas beaucoup plus d’élèves sans affectation en 2017 (224) qu’en 2016 (200)
  • La FCPE demande plus de transparence autour d’Affelnet

Pour eux, c’est le « couac » de trop. Plus d’une quinzaine de collèges parisiens auraient été touchés par des « anomalies » liées au logiciel d’orientation en lycée :Affelnet pour « affectation des élèves par le net ». Un système qui a pour but affiché de favoriser « la mixité sociale, la transparence et l’équité » entre les 16.227 élèves de 3e de la capitale.

Le problème ? Les résultats sont tombés le 30 juin, à la sortie du brevet, et certains écoliers se sont retrouvés affectés dans un lycée « loin de chez eux », « moins bons » voire, pour certains, sans aucune affectation, et ce malgré des résultats satisfaisants tout au long de l’année. La Fédération des Conseils de Parents d’Elèves (FCPE), dénoncent ces « couacs » et l'« opacité » qui règne autour de ce logiciel, et prévoit un rassemblement ce mercredi devant le rectorat de Paris. 20 Minutes fait le point sur la situation.


Comment fonctionne ce logiciel ?

Avant début juin, l’élève de 3e formule huit vœux d’établissements selon son ordre de préférence. Ensuite, l’algorithme « Affelnet classe les dossiers en fonction du barème de chaque élève pour chaque lycée demandé »,note l’Académie de Paris. Ce barème de points – plafonné à 20.000 – dépend du lieu d’habitation (Paris est divisé en quatre districts), des résultats scolaires et du statut éventuel de boursier. Mais depuis cette année, est prise en compte l’évaluation des composantes « du socle commun de connaissances » qui vaut plus de points que les notes obtenues au cours de l’année. Soit le sujet qui cristallise cette année, la déception de certains enfants et la tension de leurs parents.

Quel est le « couac » dénoncé par les parents ?

« Ce bilan de compétence, déterminant, est dressé par les professeurs principaux à partir de données subjectives, comme l’assiduité ou la capacité de travailler en groupe, et certains collèges ont joué le jeu et d’autres non, en surévaluant des élèves », déplore Elise, administratrice de la FCPE Paris. Conséquence ? Ces résultats sont partis « sans harmonisation » dans ce logiciel, dont « personne ne comprend le fonctionnement », ajoute-t-elle. « C’est ainsi que les moyennes obtenues par les élèves ne sont plus du tout significatives. Elles ne peuvent plus servir de baromètres pour se situer dans le maquis de l’orientation post 3e. Et pour autant, aucun autre guide n’a été donné aux parents et aux élèves pour se repérer », note la FCPE Paris. Selon la fédération, le lycée Oeben (12e) enregistre par exemple sur 60 collégiens, 48 élèves se retrouvant à choisir entre son 5e et 8e vœux. Et 12 collégiens sont actuellement sans aucune affectation. « Là, c’est le mystère et il n’y a aucun recours. C’est la Corée du Nord », s’exclame Elise, désabusée.

Que réclame donc la FCPE ?

« Nous souhaitons que les dossiers soient réétudiés, de manière objective. Et surtout pour ceux qui n’ont pas d’affectation, nous demandons une prise en charge d’urgence », affirme Elise. Plus largement, après le bug de la procédure Affelnet de la rentrée 2016 qui avait attribué au lycée Turgot (3e) 83 % d’élèves boursiers, la FCPE demande désormais davantage de transparence autour ce logiciel.


Que répond le rectorat de Paris sur le « couac » 2017 ?

« Le terme de couac est surprenant car la situation est en réalité comparable et similaire à l’année dernière », répond à 20 Minutes, une porte-parole du rectorat de Paris. Selon eux, 84 % des demandes des élèves ont été satisfaites sur leurs trois premiers vœux. De plus, 224 élèves n’ont eu aucune affectation contre 200 en 2016, relève le rectorat qui précise être très attentif à la situation. « Pour les élèves qui ont une affectation qui ne correspond pas, nous invitions les parents à les inscrire dans l’établissement prévu et faire une demande de formulaire de révision d’affectation et nous étudierons la situation. » Pour les 224 « sans lycées », le rectorat demande aux parents de se « retourner vers le collège » et assure qu’il y aura un « second tour » sur Affelnet.