Paris: Quinze salons de «massage» ont été fermés depuis le début de l’année
SOCIETE En cinq ans, le nombre de salons de massage a été multiplié par cinq à Paris, passant de plus d'une centaine en 2009 à près de 600 désormais. Dont 300 avec une activité de prostitution…
Rideau de fer dans les salons. En 2015, l’ex préfet de police de Paris, Bernard Boucault, avait indiqué que sur les 575 salons de massage dénombrés dans la capitale, environ 300 abritaient des activités de prostitution. Depuis quelques mois, certains issus de cette dernière catégorie commencent à fermer leurs portes. Notamment dans le 9e arrondissement qui en compte une soixantaine, et où élus et commerçants ont pris ce combat à bras-le-corps.
Depuis le début de l’année, « 15 salons de massage ont été fermés »
« 15 salons ont été fermés à Paris par la brigade de répression du proxénétisme (BRP) pour cause de prostitution depuis le début de l’année 2016, dont sept dans le 9e arrondissement. Il convient également d’ajouter pour le 9e, une dizaine de fermetures temporaires pour des infractions à la législation sur le séjour des étrangers ou à la salubrité qui permettent de mettre une pression continue sur ces établissements illégaux », annonce à 20 Minutes, Delphine Bürkli, la maire du 9e arrondissement.
Il y a un an, le groupe des Républicains de Paris - NKM en tête accompagnée de Delphine Bürkli - avait déclaré la guerre à ces fameux salons. La cheffe de file avait alors écrit au préfet de police de la capitale pour demander de renforcer les contrôles dans le cadre de la loi Marthe Richard du 13 avril 1946, qui interdit les maisons closes en France. « 70 ans plus tard, force est de constater que l’insuffisance des contrôles encourage le crime organisé à développer ces maisons de tolérance qu’on croyait abolies. La traite humaine qui en découle est insupportable », observait NKM sur son site Internet.
Ces fermetures au cours de l’année 2016, sont donc une bonne chose, estime aujourd'hui Delphine Bürkli, qui a engagé cette lutte avec des fédérations de professionnels de soins et de beauté, la Chambre de Commerce et de l’Industrie ou encore des syndics de copropriété.
« Un signal fort »
« Nous avons beaucoup travaillé sur le sujet car il existait une mono activité à certains endroits. Des rues entières étaient réservées à de la prostitution déguisée », explique-t-elle. « En matière de lutte contre la prostitution, les enquêtes sont longues car ce sont souvent des réseaux entiers qu’il faut démanteler. Mais ces fermetures sont un signal fort », conclut celle qui n’oublie pas son objectif principal : « Eradiquer totalement le phénomène ».
En novembre dernier, dix personnes, dont un policier, ont comparu devant le tribunal correctionnel de Paris pour proxénétisme aggravé et traite d’êtres humains en bande organisée entre 2013 et début 2014.
À la tête de ce vaste réseau, une Thaïlandaise de 42 ans surnommée « Joy », gérante de trois salons dans les 7e, 12e et 17e arrondissements. Pour elle, sept ans de prison et 100 000 euros d’amende avaient alors été requis. Les masseuses, elles, qui touchaient environ 600 euros par mois, pour dix à douze heures de travail par jour, parfois sept jours sur sept, ont été remises en liberté.