L'escalade de blocs, la passion qui grimpe à Paris
SPORT La discipline, vieille de 100 ans, a vu son nombre de pratiquants doubler en quatre ans dans l'Ile-de-France...
« C’est probablement devenu la chose que je préfère faire ». Damien Marchi, jeune parisien de 22 ans, dont presque 4 d’escalade sur blocs, est un passionné de grimpe. Il participera, ce jeudi, à la Red Bull Font & Bleau, une compétition « contre la montre » d’escalade en bloc. Le jeune grimpeur est tombé dans la discipline presque par hasard, lorsqu’un ami l’a entrainé avec lui sur l’un des 47 sites d’escalade à paroi artificielle que compte Paris. « J’ai voulu essayer par curiosité. Depuis je n’ai pas pu arrêter ». Le « bloc », ce genre d’escalade qui se pratique en extérieur ou en intérieur sur sites rocheux ou artificiels, se caractérise par des murs de faible hauteur à grimper. Et donc sans « s’assurer ».
Une pratique qui ne connaît pas les classes sociales
Une particularité qui rend ce sport accessible à toutes les bourses. « Les gens connaissent l’escalade avec une corde, mais pas en bloc. Alors que cette pratique ne connaît pas de classe sociale. Il suffit de s’acheter une paire de chausson et on peut en faire ! », précise Damien Marchi.
Autre avantage, pouvoir grimper par tous les temps. « L’escalade en salle, c’est beaucoup plus pratique au niveau du temps extérieur et par rapport à l’endroit où j’habite », explique-t-il. « Aujourd’hui on trouve facilement un site pour grimper pas loin de chez soi ».
Les blocs ont le vent en poupe
Avec 12.500 adhérents, l’Ile-de-France arrive deuxième au classement des régions ayant le plus grand nombre de licenciés à la Fédération Française de la montagne et de l’escalade (FFME). Impossible en revanche de comptabiliser avec précision les pratiquants d’escalade de blocs. « Mais la majorité de nos adhérents ont comme activité principale l’escalade », nous précise notre interlocutrice à la FFME. Et depuis 2005, le nombre de licenciés n’a cessé d’augmenter « de façon constante », avec quelque 3.000 nouveaux adhérents chaque année en France, dont 500 rien qu’en Ile-de-France, portant le nombre total d’adhérents à 86.108 au niveau national.
Un sport à part entière et une ambiance particulière, bien différente de celle des salles de sports habituelles. « Les gens se parlent beaucoup, échangent. Ce n’est pas comme à la salle de sport où les gens mettent des écouteurs à peine entrés et restent dans leur coin. », commence Damien. Avant d’ajouter : « Il y a aussi une entraide impressionnante dans l’escalade. Si un grimpeur voit un novice galérer, il va assez naturellement venir l’aider, sans que celui-ci ait même besoin de demander. »
La Forêt de Fontainebleau : tout un symbole
Si les épreuves de qualifications se déroulent en salles les 9 et 16 juin (40 équipes de 3 grimpeurs au total), c’est le site de Fontainebleau qui accueillera la finale du Red Bull Font & Bleau, le 25 juin. Un lieu loin d’avoir été choisi par hasard. « La Forêt de Fontainebleau est un site unique en Europe, et fait partie du top 3 des meilleurs spots d’escalade de bloc au monde », nous confirme Jacky Godoffe, ex-champion de France d’escalade et aujourd’hui entraîneur de l’équipe de France d’escalade.
Si l’escalade « rocheuse » naît au 19ème siècle, l’escalade « de bloc » apparait au tout début des années 1900, d’abord comme une forme d’entraînement très « prisé des alpinistes », comme l’explique Jacky Godoffe.
En France, c’est notamment au cœur de la forêt de Fontainebleau que cette pratique devient une discipline à part entière à cette époque. Un site que connaît bien l’ex-champion de France, spécialisé dans l’escalade de bloc, et connu pour avoir ouvert certaines des voies d’escalade les plus difficiles de la forêt de Fontainebleau. « Fontainebleau c’est 1.200 km2 d’espace, potentiellement « grimpable ». Comme la zone est interdite au survol, on ne connaît même pas tous les sites potentiels d’escalades, mais il y a déjà au moins quelque 500.000 rochers répertoriés et fléchés sur le site pour l’escalade de bloc », précise Jacky Godoff. Une discipline qu’il a vu se développer de « façon exponentielle » ces vingt dernières années.
Autre avantage du choix de ce site pour la première Red Bull Font & Bleau, s’essayer au bloc en extérieur. « Les qualifications sont en salle. Mais les finales en extérieure. Donc il faut maîtriser les deux techniques. C’est très intéressant du coup comme compétition », explique Damien Marchi. « Et puis, faire sortir les gens des salles, pour les amener pratiquer dans la forêt : quel symbole ! » conclut Jacky Godoffe.
Inscriptions pour les phases qualificatives sur www.redbull.com/font&bleau ou directement dans les salles Block’Out le jour de l’événement (9 et 16 juin). 16 ans minimum (autorisation parentale indispensable le cas échéant pour les participants entre 16 et 18 ans). Finale le 25 juin à Fontainebleau.