TRANSPORTSParis: Les portiques anti-fraude à la gare Montparnasse ne séduisent pas tous les usagers

Paris: Les portiques anti-fraude à la gare Montparnasse ne séduisent pas tous les usagers

TRANSPORTSDepuis ce lundi, la SNCF teste à la gare Montparnasse et à la gare Saint-Charles à Marseille des portiques de contrôle des billets à quai…
Romain Lescurieux

Romain Lescurieux

A partir de ce lundi et durant trois mois, la SNCF teste à la gare Montparnasse à Paris et à la gare Saint-Charles à Marseille des portiques de contrôle des billets à quai pour lutter contre la fraude, qui coûte chaque année à l’entreprise, 300 millions d’euros. « De l’argent qui manque pour rénover les gares et les trains », regrette Antoine de Rocquigny, directeur des opérations et du service aux clients Chez Voyages SNCF.

« Lutte antifraude pour voyager en toute sérénité : portes d’embarquement testées par @SNCF https ://t.co/Mi7jSVxIsu pic.twitter.com/5mCfJdSEvE — SNCF Newsroom (@SNCF_infopresse) January 8, 2016 »

« Lutter contre les fraudeurs et assurer la sérénité des voyageurs »

« Ces portes d’embarquement ont deux objectifs : lutter contre les fraudeurs et assurer la sérénité des voyageurs qui seront moins dérangés par les contrôles », détaille Antoine de Rocquigny. Ainsi, comme dans le métro, les voyageurs, pour avoir accès au quai et embarquer dans le train, devront présenter au lecteur optique du portique leur billet, qu’il soit sur papier ou sur téléphone mobile. Durant trois mois, les spécialistes de la SNCF vont alors avoir les yeux rivés sur cette expérimentation à 2 millions d’euros.

« Le temps passé avec les fraudeurs, il est perdu pour les clients. Avec l’embarquement #TGV, plus de sérénité et plus de service. — Antoine de Rocquigny (@AdeRocquigny) January 8, 2016 »

« Nous allons notamment regarder la fluidité d’embarquement des voyageurs », ajoute Antoine de Rocquigny. A terme, la SNCF précise qu’elle compte déployer ces portiques sur les principales destinations TGV d’ici 2017. « Soit une quinzaine », dit-il, précisant qu’il n’y aura pas de « baisse d’effectifs des contrôleurs ». Les voyageurs, eux, restent dubitatifs.

« Nous ne pourrons plus accompagner et être accompagnés »

« Ces portiques sont une bonne idée. Nous n’aurons plus de problèmes avec les fraudeurs assis à nos places », se réjouit Alexandre, 21 ans, dans le hall de la gare Montparnasse. A quelques mètres, un quinquagénaire, en revanche, n’y voit pas beaucoup d’intérêt. « Nous ne pourrons plus accompagner et être accompagnés devant le train. Et les gens qui veulent vraiment frauder y parviendront », grogne-t-il. Même constat pour Jean-Louis, 42 ans, cheminot à la gare de Lyon.

« Ça va sûrement faire diminuer la fraude. Mais ceux qui voudront encore le faire le feront. Ils traverseront notamment encore plus les voies pour accéder aux trains », déplore-t-il, non loin des nouvelles portes de contrôles.

« La fraude n’est pas la priorité »

Mais le groupe ferroviaire indique également qu'« en réduisant les besoins en contrôle, il souhaite enrichir le service à bord par plus d’information à destination des voyageurs, par une prise en charge plus personnalisée, notamment en faveur des personnes les plus fragiles (personnes âgées, personnes handicapées,…), par une plus grande attention au confort à bord, afin de construire une relation plus attentionnée avec chacun de nos clients ».

Pour Jean-Louis, les arguments sont louables, mais la « fraude n’est pas la priorité ». « C’est dommage de dépenser deux millions pour ça alors que les gares sont dégueulasses et les trains ne sont pas pleins à cause de la concurrence ».