Paris : La start-up Evercontact impose son style à San Francisco

INNOVATION La seconde édition du programme d’accélération Ubi i/o conçu par Business France en partenariat avec BpiFrance touche à sa fin. Sur place, la start-up parisienne revient pour « 20 Minutes » sur cette aventure américaine…

De notre envoyé spécial à San Francisco, Romain Lescurieux
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Philippe Laval, fondateur de Evercontact,à San Francisco, lors d'un concours de pitch qu'il a remporté
Philippe Laval, fondateur de Evercontact,à San Francisco, lors d'un concours de pitch qu'il a remporté — Ubi-io/BusinessFrance

« On est parti avec l’idée de s’installer ici mais sans plan précis. Maintenant c’est clair », affirme Philippe Laval, 49 ans, fondateur de la start-up Evercontact, qui fait le tri dans vos boîtes mail pour mettre à jour vos carnets d’adresses à votre place. Dix semaines après avoir suivi le programme d’accélération Ubi i/o conçu par Business France en partenariat avec BpiFrance, Philippe Laval loue désormais des locaux à San Francisco et a engagé une première personne au marketing. Il a aussi beaucoup appris sur lui. Sur sa boîte. « Ces deux mois ont joué sur tout », poursuit-il, lui, qui a levé un million de dollars avant de partir.

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« La première fois, je me suis fait massacrer »

Il y a trois semaines, Il a gagné le World Cup Tech Challenge (coupe du monde des start-up récompensant les meilleures innovations) dans la catégorie entreprise. Pourtant, ce n’était pas forcément gagné d’avance. « La première fois que j’ai pitché devant des investisseurs américains, je me suis fait massacrer », raconte-t-il. Mais porté par « le dynamisme » de la Silicon Valley, il a appris et s’est adapté.

« Nous avons évolué dans la manière de packager et présenter notre offre », affirme ce Parisien ingénieur à Télécom Paris et docteur en informatique théorique et fondamentale à l’université Paris 7. « Alors qu’au début, nous n’expliquions pas ce que les gens allaient faire avec notre produit et nous n’étions pas assez précis sur notre ambition », ajoute-t-il. Maintenant, il le dit, sans honte, ni grosse tête : « Dans quatre ans, nous serons une société de plus de 100 millions de dollars de chiffre d’affaires. »

Quand les start-up françaises débarquent à San Francisco. Lire l'article

« En écoutant les conseils, on a vite trouvé ici des clients », assure-t-il. Aujourd’hui, il mentionne avoir doublé le nombre d’utilisateurs quotidien. Soit 50 contre 100. D’autre part, il assurait il y a quelques mois vouloir garder un pied en France. « Nous allons développer à San Francisco la branche marketing et la distribution. Mais notre équipe technique restera, elle, à Paris », dit-il. Promesse tenue. Il sera de son côté » à San Francisco un mois sur deux dès la rentrée pour organiser cette filière américaine. Son leitmotiv : « il y a de la place pour les deux » pays.