Paris: Evercontact, la start-up parisienne à la conquête de la Silicon Valley
INNOVATION La seconde édition du programme d’accélération Ubi i/o conçu par Business France en partenariat avec BpiFrance a dévoilé jeudi ses huit lauréats qui partiront dix semaines à San Francisco se frotter au marché américain…
«Mon but est de faciliter la vie des gens», s’exclame Philippe Laval, 49 ans. Et pour cause, ce Parisien ingénieur à Télécom Paris et docteur en informatique théorique et fondamentale à l’université Paris 7, fait le tri dans vos boîtes mail pour mettre à jour vos carnets d’adresses. A votre place. Et ce depuis 2011 via sa start-up: Evercontact.
Reconnaissance, extraction et mise à jour
Pour les professionnels ou même des particuliers, cette jeune entreprise automatise la mise à jour des contacts Gmail, Google Apps, Outlook, Office 365 et Salesforce grâce à des technologies sémantiques qui permettent in fine de reconnaître et d’extraire les données significatives des signatures des courriels reçus: numéro de téléphone, adresse, entreprise ou encore fonction. Par la suite, cette identification donne lieu à la création ou a la modification d’une fiche contact. Le tout de façon totalement autonome. Pour un prix annuel entre 55 et 140 euros.
Implanté à Paris et incubé par Paris Région Lab, Evercontact a fait une première levée de fonds d’1,5 millions d’euros, début 2012, auprès d’investisseurs privés. Dans le même temps, Philippe Laval a également été aidé par la ville de Paris et la Région Ile-de-France à hauteur d'1,5 millions d'euros. Et ce, après avoir remporté le Grand Prix de l’Innovation de la Ville de Paris en 2009 pour un premier jet de son invention. Fort de ce succès, l’homme a désormais la tête tournée vers San Francisco et sa Silicon Valley.
«Nous commençons à faire du bruit dans la Valley»
Sur une petite centaine de candidatures, Evercontact a été sélectionné jeudi – après un écrit et des oraux - pour le programme d’accélération ubi / io conçu par Business France en partenariat avec BpiFrance. Avec sept autres jeunes entreprises venues de toute la France, ils partiront dix semaines à San Francisco se frotter au marché américain, dès la fin du mois d’avril. C’est la deuxième année consécutive qu’un tel débarquement de frenchies s’opère dans l’Ouest américain.
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«Vous êtes les porte-drapeaux de la high-tech française. Nous commençons à faire du bruit dans la Valley et nous comptons en faire encore plus demain grâce à vous», déclare Muriel Pénicaud, Directrice Générale de Business France, en introduction à l’annonce des lauréats.
«Là-bas, où tout va plus vite»
Préparation d'un pitch de trente secondes, coaching, conseils de spécialistes, rendez-vous clients, peu de sommeil et beaucoup d'Anglais… «Ça va être dix semaines sous stéroïdes», rigole Stéphane Alisse, qui dirige les activités high-tech d'Ubifrance à San Francisco et qui évoquait déjà en octobre dernier auprès de 20 Minutes, «un stage commando de l'entreprenariat». Issu de la première promo, Jean-Marc Pericone, co-fondateur de la start-up Sublime Skinz, acquiesce: «C’est un service militaire version business». Ils sont prévenus. Mais pas de quoi inquiéter Philippe Laval. Pour le moment.
«Nous avons le produit, donc maintenant c’est vraiment comme son nom l’indique la phase d’accélération», détaille-t-il. Excité par le projet, «là-bas où tout va plus vite», il souhaite améliorer l’expérience et étendre la valeur de son produit, via des partenariats commerciaux et technologiques avec des acteurs américains majeurs. «Nous allons développer à San Francisco la branche marketing et la distribution. Mais notre équipe technique restera, elle, à Paris», dit-il, car dans sa vie «il y a de la place pour les deux».