VIDEO. La tour Eiffel, Les Invalides, Concorde... Paris survolée par cinq drones dans la nuit
FAITS DIVERS Une enquête a été ouverte…
Au moins cinq drones ont été aperçus dans le ciel de Paris dans la nuit de lundi à mardi, entre minuit et 6h. Le premier engin a été vu peu après minuit survolant l'ambassade américaine, située dans le VIIIe arrondissement.
Assez rapidement, en raison du caractère sensible des lieux, les premiers services de police présents ont tenté de suivre l'appareil qui «a continué son survol vers les Invalides», a expliqué une source proche de l'enquête, avant que les policiers ne perdent sa trace.
Quatre drones aperçus entre 1h et 6h
Mais ensuite, entre 1h et 6h, quatre autres drones ont été repérés, « Tour Eiffel, tour Montparnasse, Concorde.. ils ont été vus survolant de nombreux lieux parisiens », a assuré cette source. Pour une source policière, le nombre d'appareils semble toutefois plus flou: «Il y a eu cinq séquences de survols, mais le nombre de drones n'est pas encore vraiment établi».
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Durant près de six heures, la plupart des services de police de nuit ont été mobilisés dans la capitale pour essayer de repérer les pilotes de ces appareils, en vain. «Nous avons tout déployé pour tenter d'intercepter les pilotes mais ils n'ont pas été détectés», a regretté une source.
«Jamais autant de drones n'avaient été aperçus en une nuit»
Si ce n'est pas la première fois que des drones sont aperçus dans la capitale - «cela nous arrive de temps en temps d'en repérer», a confié une source policière - jamais autant n'avaient été repérés «en une seule nuit». «Il pourrait s'agir d'une action coordonnée mais nous n'en savons pas plus pour l'instant», a expliqué une source proche de l'enquête.
>> De la difficulté d'identifier les propriétaires de drones
«Est-ce un jeu, des repérages pour une action future? L'enquête le dira», s'interroge perplexe un commissaire parisien. Aucune organisation n'a pour l'instant revendiqué une quelconque action.
En attendant, une enquête de flagrance a été ouverte par le parquet de Paris pour «vol par aéronef en zone interdite», selon une source judiciaire. Les investigations sur l’ensemble des survols ont été confiées à la section de recherche de la gendarmerie des transports aériens (GTA). «Dix enquêteurs spécialisés en aéronautique sont actuellement dans une phase de récupération de témoignages», a précisé à 20 Minutes, une source proche de l’enquête.
>> Les drones auraient servi à «tester les réactions de l'Etat». Lire l'article
«Il y a beaucoup de témoignages et les enquêteurs doivent trier entre signalements réels et les autres pour déterminer le parcours exact de ces drones», a affirmé un enquêteur. Selon certains témoins, les appareils repérés volaient à au moins 100 m d'altitude. «C'est clairement mystérieux, et si a priori la piste terroriste semble écartée, cette affaire est prise très au sérieux», a expliqué ce commissaire.
«Face à ce phénomène nouveau, les forces de l'ordre tâtonnent»
Il y a un peu plus d'un mois, le 20 janvier, l'Elysée avait été survolé par un drone, «mais jamais autant de drones n'avaient été aperçus en une nuit», a assuré la source policière. Une vingtaine de vols de drones, dont les auteurs n'ont pas été identifiés, ont également été observés ces derniers mois aux abords de sites nucléaires ou encore de la base militaire de l'Île Longue à Brest.
«Il faut le reconnaître, pour l'instant avec les drones, on n'est pas forcément au point sur nos moyens d'action», a estimé une source policière. «Face à ce phénomène nouveau, les forces de l'ordre tâtonnent, cherchent la parade», avait confié récemment à l'AFP le criminologue et spécialiste de la sûreté aérienne Christophe Naudin.