International trade center: Un centre d'affaires au bout des pistes de Roissy

IMMOBILIER Le projet est porté depuis dix ans par un promoteur brésilien. Les travaux démarrent cette semaine...

Fabrice Pouliquen
Sur 13 hectares de terrain, l’ITC s’étendra sur  317.000 m². Le cœur du complexe sera son centre de congrès de 3.000 places et les halls d’exposition qui s’étaleront sur 49.000m².
Sur 13 hectares de terrain, l’ITC s’étendra sur 317.000 m². Le cœur du complexe sera son centre de congrès de 3.000 places et les halls d’exposition qui s’étaleront sur 49.000m². — Image cabinet Derbesse-Delplanque

Les premiers coups de pioche sont prévus cette semaine, top départ d’un chantier qui s’étalera sur quatre ans. Il faudra au moins ça pour faire sortir de terre l’International trade center (ITC), un centre d’affaire imaginé par le promoteur brésilien WTC. S. Paulo Assessoria internacional.

Le promoteur brésilien, auquel s’est associée la Caisse des dépôts, a trouvé le terrain rêvé pour le long de l’avenue de la Râperie sur la commune de Roissy-en-France. «A cinq minutes de l’aéroport et sans aucun feu tricolore sur le trajet», précise Joao Nagy, le directeur de Roissy Eurocentre, structure créée pour mener à bien cette opération.

Un centre de congrès de 3.000 places 

Sur 13 hectares de terrain, l’ITC s’étendra sur  317.000 m². Le cœur du complexe sera son centre de congrès de 3.000 places et les halls d’exposition qui s’étaleront sur 49.000m². « Mais l’ITC, ce sera aussi 18.000 m² de salles de réunion, 23.000 m² de bureaux et 1.800 chambres d’hôtels réparties sur sept établissements dont trois 5 étoiles», détaille Joao Nagy.

Coût total de l’opération: 700 millions d’euros. «C’est l’un des plus grands projets de centre d’affaires menés ces dernières années avec Europa City à Gonesse (Val d’Oise) mais qui est beaucoup moins avancé», indique Clément Laloux, directeur marketing de l’Office de tourisme et des congrès de Paris.

Mais y a-t-il de la place pour un nouvel équipement de cette envergure en Île-de-France? Sur la partie «bureaux», la question se pose clairement. «En offre immédiate, toutes surfaces confondues, il y a actuellement 3,9 millions de m² de bureaux à louer dans la région», évalue Magalie Marton, directrice d’étude au sein du cabinet DTZ, spécialisé dans le conseil immobilier. «Le projet n’est pas irréfléchi pour autant, poursuit-elle. A Roissy, l’offre de bureau est bien moins importante, notamment sur le haut de gamme. Surtout, cela fait longtemps qu’il n’y a pas eu d’opérations neuves.»

L’île-de-France en manque de congrès et de halls d’exposition

Cette partie bureau ne représente de toute façon qu’une aile du projet. Joao Nagy mise beaucoup plus sur l’accueil de salons et de congrès et ses 1.800 chambres d'hôtels. Dans ces domaines, «l’Île-de-France est en manque d’équipements, analyse Clément Laloux. La Ville de Paris prévoit la création de 12.000 nouvelles chambres d'hôtel à l'échelle de la métropôle parisienne au cours de sa mandature. La région compte sinon une quinzaine de centres de congrès et essentiellement deux parcs d’expositions à Villepinte et porte de Versailles. Ces centres tournent très bien et sont régulièrement pleins.» C’est que Paris truste les premières places mondiales en tourisme d’affaires avec 1.055 congrès et 752.300 congressistes accueillis en 2013.

L’atout Roissy-Charles-de-Gaulle

C’est sur ce créneau qu’ITC veut trouver sa rentabilité financière. En visant une clientèle internationale et en misant sur un atout principal: le deuxième aéroport d’Europe à deux pas. Joao Nagy en est persuadé: «le gain de temps sera un  critère primordial dans les années à venir. Pour l’organisation de congrès, de salons ou de séjours d’affaires à Paris, les entreprises chercheront un lieu facile d'accès et facile à quitter. L’ITC le permettra.»

WTC. S. Paulo Assessoria internacional projette de créer un autre centre d’affaires à Miami et trois autres au Brésil. A Roissy, l’ouverture est espérée en janvier 2019. Un an plus tôt, le promoteur brésilien ouvrira sa propre école hôtelière pour former du personnel. En tout, l'ITC devrait créer 2.000 emplois.