Nouvelle enquête surle crash de la caravelle

J. C. MAGNENET
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Mathieu Paoli et Me Paul Sollacaro.
Mathieu Paoli et Me Paul Sollacaro. — J.C. MAGNENET / ARCHIVES /ANP / 20 MINUTES

   «C'est une vraie surprise pour nous. » Mathieu Paoli garde espoir. Le président de l'Association des familles des victimes du crash de la caravelle Ajaccio-Nice (AFVCCAN) est convaincu que la nouvelle audition menée ces derniers jours fera avancer sa cause. Selon l'avocat de son association, Me Paul Sollacaro, « un ancien preneur de son de l'ORTF a été entendu par les gendarmes, à la suite de notre plainte déposée l'automne dernier pour dissimulation de preuves. » 

 « L'espoir est ténu »
Aujourd'hui à la retraite, le technicien aurait eu, après l'accident, accès à une bande sonore réalisée par des collègues sur la base militaire du Mont Agel. « On y entend « on l'a perdu, on l'a perdu » », explique l'avocat, qui affirme que ces enregistrements ont ensuite été saisis par les Renseignements généraux. Ce témoignage pourrait, selon lui, apporter de l'eau au moulin de Mathieu Paoli, persuadé que la caravelle a été touchée en plein vol par un missile perdu par l'armée. « C'est une nouvelle étape que nous prenons avec réserve », indique Me Sollacaro, dans une affaire « fascinante où tout peut se passer », rappelle-t-il. « Attention, ce n'est pas une réouverture du dossier », tempère de son côté le procureur Eric de Montgolfier, mais une enquête « réalisée en marge de la procédure principale, pour tout vérifier. » « L'espoir de voir ce dossier avancer est ténu », prévient-il. Cette audition intervient en parallèle d'une autre procédure. En décembre dernier, le Tribunal de grande instance de Nice avait rejeté l'action de l'AFVCCAN visant à faire citer le ministère de la Défense pour homicide involontaire. L'association a depuis fait appel et attend une nouvelle audience. 

drame

C'est 1968 que cette caravelle reliant la Corse au continent s'était abîmée en mer, faisant 95 morts.