Nice : Laura Tenoudji-Estrosi renonce à participer à l’animation d’un forum subventionné par la ville et la métropole
POLEMIQUE Des élus avaient saisi le président du comité d’éthique des collectivités sur des suspicions de conflits d’intérêts, alors que l’organisateur du Nice Climate Summit « emploie régulièrement un membre de la famille d’un élu appartenant à l’exécutif ».
- Laura Tenoudji-Estrosi, l’épouse du maire (Horizons) de Nice, devait animer deux tables rondes du Nice Climate Summit, organisé jeudi et vendredi, mais l’animatrice et journaliste y a finalement renoncé.
- Une décision prise alors que des élus écologistes ont dénoncé une situation pouvant « soulever des interrogations majeures quant à l’existence d’un lien d’intérêt entre un élu et une organisation privée ».
- « La métropole et la ville de Nice accordent des subventions directes et indirectes d’environ 520.000 euros à La Tribune Events », l’organisateur du Nice Climate Summit, « alors que cette entreprise emploie régulièrement un membre de la famille d’un élu appartenant à l’exécutif », écrivent-ils.
Elle paraissait dans une vidéo de promotion. Elle devait même animer deux tables rondes du Nice Climate Summit, jeudi et vendredi. Il n’en sera finalement rien. A la veille de cet événement largement financé par la ville et la métropole, Laura Tenoudji-Estrosi, l’épouse du maire (Horizons) de Nice, « a fait savoir à l’organisateur qu’elle ne souhaitait plus participer », a indiqué la collectivité à 20 Minutes, confirmant une information du Figaro. Son nom a déjà disparu du programme. Une décision prise alors que des élus écologistes ont dénoncé une situation pouvant « soulever des interrogations majeures quant à l’existence d’un lien d’intérêt entre un élu et une organisation privée ».
Dans un courrier adressé mardi au président du comité d’éthique de la métropole, Juliette Chesnel - Le Roux, Jean-Christophe Picard et Fabrice Decoupigny alertaient sur cette suspicion de conflit d’intérêts. « La métropole et la ville de Nice accordent des subventions directes et indirectes d’environ 520.000 euros à La Tribune Events », l’organisateur du Nice Climate Summit, « alors que cette entreprise emploie régulièrement un membre de la famille d’un élu appartenant à l’exécutif », écrivent-ils.
« Accusations infondées et mensongères »
Ils précisent, sans nommer Laura Tenoudji-Estrosi, que les activités en question « n’ont pas été déclarées par l’élu à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique [HATVP] ». « Cette situation peut soulever des interrogations majeures quant à l’existence d’un lien d’intérêt entre un élu et une organisation privée », appuient-ils.
Ce jeudi, les deux collectivités confirment donc à 20 Minutes que la journaliste, animatrice et chroniqueuse a bien jeté l’éponge devant des « accusations infondées et mensongères ». Elles fustigent des élus « qui sont plus occupés à créer un climat de suspicion qu’à chercher des solutions pour le climat et pour le développement économique ». Et précisent également que Laura Tenoudji-Estrosi, qui travaille « à l’année » et « depuis plus de cinq ans » avec le journal économique La Tribune, avait « accepté d’animer, à titre bénévole, deux des 35 séquences du sommet ».
Le Nice Climate Summit avait déjà fait parler de lui ces dernières semaines avec la défection de plusieurs experts annoncés au programme, qui contestent le partenariat noué par l’événement avec Total Energies. L’eurodéputée EELV Caroline Roose avait elle aussi annoncé l’annulation de sa venue. « Il faut arrêter les mauvaises blagues. Nous avons connu l’année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Il n’est pas sérieux d’organiser un évènement sur le climat en partenariat avec la firme la plus pollueuse de France », avait-elle dénoncé dans un communiqué.