Carnaval de Nice : « Trésors du monde », chars électriques et retour du Queernaval pour les 150 ans de l’événement

ANNIVERSAIRE Lancé en 1873, le Carnaval de Nice fêtera ses 150 ans du 10 au 26 février 2023, sur le thème des « trésors du monde ». En l’honneur de l’inscription de la ville au patrimoine mondial de l’Unesco

Fabien Binacchi
— 
Carnaval de Nice : « Trésors du monde », chars électriques et retour du Queernaval pour les 150 ans — 20 Minutes
  • Le 23 février 1873, le premier Carnaval de Nice paradait dans les rues de la ville.
  • L’événement fêtera donc ses 150 ans cette année, du 10 au 26 février, autour des « trésors du monde », le thème choisi en écho à l’inscription de Nice sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.
  • La manifestation sera aussi marquée par une touche de vert, avec l’arrivée de chars électriques, et par le retour du Queernaval.

C’était le 23 février 1873. Le premier Carnaval de Nice paradait dans les rues de la ville. L’événement fêtera donc ses 150 ans cette année, du 10 au 26 février. Et pour cette édition anniversaire, la première post-Covid, sans « jauge évolutive » comme c’était le cas l’an dernier, les carnavaliers ont concocté un spectacle autour des « trésors du monde ».

La manifestation sera également marquée par une touche de vert, avec l’arrivée de chars électriques, et par le retour du Queernaval. Demandez le programme !

Le patrimoine mondial, star des corsos

Le roi de ce carnaval anniversaire était tout trouvé : « pour honorer l’inscription de Nice sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco », il « aura pour thème les trésors du patrimoine mondial », annonçait Christian Estrosi en février 2022. Reconnue en juillet 2021 en tant que « ville de la villégiature d’hiver de Riviera », la capitale azuréenne a donc prévu de rendre hommage aux Merveilles du monde. Avec plein d’idées dans les cartons des carnavaliers. « C’est un thème qui fait forcément voyager. On va en Chine, en Orient, en Italie, de partout », pointe Jean-Pierre Povigna, 80 ans, infatigable, dans le hangar où les chars sont en train d’être finalisés.

Parmi les 16 qui paraderont pendant les corsos (les 11, 14, 18, 21 et 25 février), sa famille a la fierté d’en réaliser dix. Elle est notamment en train de mettre la dernière touche à un incroyable dragon, sur sa muraille, qui devrait faire sensation. En plus d’une plateforme à la gloire de Nice, avec pointu (le bateau de pêche traditionnel niçois), tour Bellanda, etc., les Povigna sont aussi en charge des chars du roi et de la reine. Le patron de l’événement devrait être particulièrement « pharaonique ». Grasse et ses parfums, également reconnus par l’Unesco, auront également droit de défiler dans une création signée du dessinateur Kristian.

Des chars passent à l’électrique

« Quelle place pour l’écologie au Carnaval de Nice ? » L’an dernier, 20 Minutes posait la question et la mairie assurait que la démarche environnementale était « amorcée avec les carnavaliers ». Il leur est notamment demandé « d’utiliser des projecteurs à faible consommation », d’utiliser « des matériaux biodégradables ou à classification environnementale » et de procéder « au recyclage et récupération de matériaux et matériels en vue de leur réutilisation. » L’organisation du carnaval précise que, « depuis plusieurs années, la ville de Nice a également mis en place une charte "eco événement" afin de réduire l’impact environnemental » de chaque manifestation.

« On fait ce qu’on peut mais, pour l’instant, il y a notamment des produits, des colles, qu’on ne sait pas encore remplacer », explique Gilles Povigna. Ce carnavalier et sa famille, à la tête de la société France festivités, vont quand même permettre au carnaval de faire un grand bond en avant cette année. Exit les moteurs de tracteur pour deux des seize chars des Batailles de fleurs (les 12, 15, 18, 22 et 25 février), celui de la Reine et un autre sur le thème de l’Espagne rouleront à l’électrique. « On a acheté les différents éléments qu’on a assemblés nous-même, explique-t-il. C’est un investissement de 28.000 euros pour chacune de ces plateformes de trois tonnes. » Et cette « expérimentation » pourra être étendue. « C’est une volonté conjointe avec la mairie mais ce sera sans doute plus compliqué pour les chars des corsos », précise encore Gilles Povigna. Ceux-là pèsent 25 tonnes.

Et de quatre pour le Queernaval

Il avait eu lieu pour la première fois en 2015, puis en 2016, et en 2019. Mais depuis, plus rien. Le Queernaval, « premier carnaval gay de France » toujours unique en son genre dans l’Hexagone, est de retour en 2023 après plusieurs années d’annulation. « Nous avons traversé une période marquée par un contexte sécuritaire très compliqué », notamment à la suite de l’attentat du 14 juillet 2016, « et par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 », rappelle Jean-Louis Longo, le coprésident du Comité d’organisation du Carnaval LGBTQI de Nice. Quatre ans après son dernier tour de piste, la parade reviendra avec deux chars d’exhibition et des géants de 4 mètres de haut sur la place Masséna, le soir du 17 février. Avec une aura plus forte que jamais. « Le Queernaval fait désormais partie intégrante du programme officiel du Carnaval et bénéficie en plus d’un financement intégral de la part de l’office du tourisme, explique encore le responsable. Alors que nous avions eu à nouer des partenariats financiers privés pour pouvoir organiser les deux premières éditions. »

En 2023, cet « événement populaire ouvert à tous », qui « s’attache à promouvoir des valeurs de partage, d’inclusion et de vivre ensemble », aura droit à une jauge de 9.000 personnes. L’entrée est toujours gratuite mais nécessite une réservation obligatoire à faire en ligne.