Nice : Pour limiter les accidents, un revêtement anti-deux-roues en test sur les voies du tramway

CIRCULATION Une expérimentation est lancée sur la plateforme où circulent les rames, sur l’avenue Jean-Médecin. L’an dernier, 24 accidents impliquant des vélos et des trottinettes ont conduit à un arrêt de la circulation du tram sur cet axe

Fabien Binacchi
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L'une des deux installations en test à l'angle du boulevard Victor-Hugo
L'une des deux installations en test à l'angle du boulevard Victor-Hugo — F. Binacchi / ANP / 20 Minutes
  • Depuis quelques jours, la mairie de Nice fait installer deux bandes d’un nouveau revêtement, de gros galets moulés dans du béton, pour rendre la traversée des voies du tram, sur l’avenue Jean-Médecin, « peu attractive et compliquée ».
  • Le but est de faire respecter l’interdiction des deux-roues sur cet axe où ils ont été impliqués dans 24 accidents qui ont conduit à un arrêt de la circulation du tramway de plus de dix minutes, l’an dernier.
  • « C’est une expérimentation que l’on va mener pendant trois mois. Et, si c’est concluant, nous pourrons en installer jusqu’à 27 sur le seul tracé de la ligne 1 du tramway. Et peut-être même au-delà », a expliqué l’adjoint au maire Gaël Nofri.

Avec son vélo, Adam a l’habitude d’emprunter les voies du tramway sur l’avenue Jean-Médecin. « Parce que ça va plus vite. » Mais ce mercredi matin, à l’angle du boulevard Victor-Hugo, la police municipale postée là a contraint ce Niçois à mettre le pied à terre. Les deux-roues ont interdiction de circuler sur cet axe et la mairie vient d’échafauder un nouveau plan pour qu’elle soit beaucoup mieux respectée. Et donc pour tenter de réduire le nombre d’accidents enregistrés.

Depuis quelques jours, elle fait installer deux bandes de 5 m de long d’un nouveau revêtement, de gros galets moulés dans du béton, pour « rendre la traversée peu attractive et compliquée ». A la place du bitume, lisse et confortable.



« La plateforme a été construite à une époque où la problématique des vélos et des trottinettes n’était pas la même. Il faut l’adapter », a expliqué sur place Gaël Nofri, l’adjoint au maire délégué à la circulation. « C’est une expérimentation que l’on va mener pendant trois mois. Et, si c’est concluant, nous pourrons en installer jusqu’à 27 sur le seul tracé de la ligne 1 du tramway. Et peut-être même au-delà », a aussi ajouté l’élu, qui portait également sa casquette de président de la régie Lignes d’Azur.

Huit accidents corporels l’an dernier

Car si, au grand dam de la municipalité, un millier d’usagers de deux-roues circule toujours quotidiennement sur les voies dédiées aux rames, ce n’est pas sans conséquence pour le réseau de transport en commun. Selon l’élu, l’an dernier, sur l’avenue Jean-Médecin, 24 accidents impliquant des deux-roues ont conduit à un arrêt de la circulation du tramway pendant au moins dix minutes.

« Sans compter sur les autres et aussi sur les huit accidents corporels, dont potentiellement très graves, souligne l’élu. Et puis, ces traversées interdites obligent souvent les rames à ralentir avec des conséquences économiques importantes. »

L’interdiction serait pourtant, d’autant plus facile à respecter selon l’élu, que la création « de pistes cyclables nord sud sécurisées » a changé la donne. « Mais c’était beaucoup plus pratique de passer sur Jean-Médecin », tempête Adam, même s’il « comprend » l’initiative de la mairie « pour faire face à ceux qui ne sont pas prudents ».

Les autres véhicules seront vidéo verbalisés

Au-delà des vélos et des trottinettes, c’est aussi les 250 véhicules motorisés qui fréquentent tous les jours, eux aussi en infraction, les voies du tram sur l’avenue que l’hôtel de ville a décidé de mettre dans son viseur. La mise en route de la vidéoverbalisation automatique vient tout juste d’être annoncée à ce sujet.

La ville a également demandé au préfet des Alpes-Maritimes l’installation de trois radars de feu sur trois perpendiculaires de Jean-Médecin, où « 200 infractions » seraient « quotidiennement constatées », selon Gaël Nofri.