Alpes-Maritimes : Hélicoptère et radeau de survie, les sauveteurs du Cros-de-Cagnes sensibilisent la population à leurs actions

SAUVETAGE Depuis 1924, la Vedette Marguerite vole au secours des usagers de la mer

Elise Martin
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La SNSM du Cros-de-Cagnes sensibilise la population à ses actions — 20 Minutes
  • Les 34 sauveteurs de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer) du Cros-de-Cagnes interviennent toute l’année, de l’aéroport de Nice jusqu’au Cap d’Antibes.
  • En général, ils effectuent 30 interventions par an.
  • Pour éviter les accidents et responsabiliser les usagers de la mer, ils ont décidé de faire une journée de sensibilisation sur une plage de Villeneuve-Loubet avec un hélicoptère et la Vedette.

De l’aéroport de Nice jusqu’au Cap d’Antibes, les 34 bénévoles de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) de la station du Cros-de-Cagnes veillent à la sécurité de tous les usagers de la mer. « Le problème, c’est qu’on vit une mauvaise évolution des personnes qui possèdent un bateau ou qui en louent, affirme le président de la station Philippe Giraud. On a des consommateurs des mers et non plus des plaisanciers ».

« Le gilet de sauvetage sur la Côte d’Azur n’est quasiment jamais utilisé à cause de mauvaises marques de bronzage, ajoute Gil Rochette, le patron, celui qui conduit la Vedette Marguerite 6. Ce que les gens ignorent quand ils louent, c’est qu’il faut quand même avoir des réflexes sur le bateau, être sûr qu’il est bien entretenu, qu’il est sorti plusieurs fois avant de prendre le large. » Alors, pour faire passer le message à la population, les sauveteurs ont organisé une journée de sensibilisation à Villeneuve-Loubet, sur la plage de la Fighière.

« On peut tous avoir besoin de faire appel à ces personnes un jour »

Pour l’occasion, un hélicoptère de la marine nationale dont la base est à Hyères, dans le Var, est venu faire la démonstration. Privés de baignade pendant deux heures, les plagistes ont tout de même salué le spectacle. « C’était inattendu, s’exclame Nathalie, venue avec ses petits-enfants. Je n’avais jamais vu comment ça se passait. C’est super qu’ils montrent aux gens ce qu’ils font réellement. Ça impressionne et en même temps, ça nous sert de rappel pour faire attention dans l’eau ».

L'hélicoptère de la marine nationale en simulation d'intervention avec la Vedette Marguerite 6 du Cros-de-Cagnes
L'hélicoptère de la marine nationale en simulation d'intervention avec la Vedette Marguerite 6 du Cros-de-Cagnes - E. Martin / ANP / 20 Minutes

Jean-Pierre, Fabienne et Sören, venus profiter des galets en famille, applaudissent l’initiative. « Tout le monde est concerné. On peut tous avoir besoin de faire appel à ces personnes un jour. La simulation du sauvetage est un bon support pour faire passer le message, mais il faudrait surtout insister sur le rôle et le dévouement des sauveteurs. »

Le dévouement, l’engagement, c’est exactement de cette façon que les membres de la station du Cros-de-Cagnes qualifient leur action. « Je suis né au bord de l’eau, c’était normal pour moi de faire partie de l’association » raconte le doyen, Mario, 82 ans, sauveteur depuis 1992. La dernière arrivée, c’est Vanessa, hôtesse de l’air, qui voulait « lier la passion de la mer avec le bénévolat ». Elle insiste sur l’importance de ces journées de sensibilisation : « Il devrait y en avoir davantage, surtout sur notre territoire. Rien que dans mon entourage, je vois que certains partent en mer sans même connaître les numéros d’urgence. C’est pourtant la base ».

« Les secours en mer, c’est un numéro, le 196 »

Le patron de la Vedette insiste sur la sécurité en mer lors d’une démonstration en bord de plage. « S’il arrive un accident en mer, il faut appeler le 196. Le Cross Med [Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage] déterminera ce qu’il faut pour l’intervention, un hélicoptère ou la Vedette. Mais plus vite on appelle le bon numéro, plus vite on est secouru. De notre côté, en dix minutes, on doit être au bateau ». Il explique ensuite ce qu’il faut faire pour ne pas se mettre en danger et se responsabiliser, comment se servir du caisson blanc qui se trouve dans chaque bateau, ce qu’on y trouve à l’intérieur, « à utiliser si on coule », qui est un radeau de survie. Il rappelle : « Il faut évidemment mettre le gilet de sauvetage ».

« Mais il fait tout ça en mer ? », s’interroge une spectatrice en voyant Sylvain, second maître, qui était dans l’hélicoptère quelques minutes avant. Le plongeur hélicoptère montre maintenant, sur la plage, la façon dont il a procédé avec la civière pour l’hélitreuillage. « C’est génial de pouvoir partager ça. C’est toujours compliqué d’expliquer mon métier avec des mots. Là, c’est efficace, commente-t-il. On ne se rend jamais bien compte mais on descend avec un câble de 0,8 cm, dans une mer parfois agitée, on ne sait pas si le bateau peut se retourner. Il y a toujours un peu d’appréhension, mais une fois l’intervention terminée, c’est un sentiment incroyable d’avoir réussi à sauver des gens ».